Canicule, vague de chaleur… Comment sont définis les seuils d’alerte météo ?
Neuf départements sont actuellement placés en alerte orange à la canicule, ce mardi. Ils ont dépassé les seuils départementaux de température d’alerte durant trois jours consécutifs, y compris la nuit.
Des critères et des seuils régionaux
Les critères, pour être classés en canicule, dépendent en réalité des seuils départementaux qui ne sont pas les mêmes partout. Exemple : sur le pourtour Méditerranéen, la vigilance canicule se déclenche avec 35°C le jour et 20°C à 22°C la nuit, alors qu’en Bretagne, il suffit d’avoir des nuits à 19°C et des journées à 32°C pour basculer en alerte orange.
Un système d’alerte basé sur la mortalité liée à la chaleur
En fait, on passe en vigilance canicule lorsque le risque de mortalité liée à la chaleur est deux fois plus élevé que la moyenne. Ce système d’alerte a été instauré par les autorités sanitaires en collaboration avec Météo France après la canicule de 2003.
Si ces niveaux d’alerte sont établis localement, c’est parce que dans les régions les plus ensoleillées, les organismes sont mieux adaptés à la chaleur et que les modes de vie, les habitations, les aménagements des villes sont aussi, en général, mieux conçus pour faire face à des températures élevées.
La surveillance des températures
Les températures nocturnes sont importantes dans le déclenchement de ces alertes canicule car normalement, la nuit, durant le sommeil, il faut que la température corporelle baisse sans trop dépenser d’énergie, pour garantir une bonne récupération. Pour cela, normalement, l’organisme libère de la chaleur à l’extérieur, en dilatant les vaisseaux sanguins. Évidemment, ça ne fonctionne pas si la température est trop élevée dans la chambre. Dans ce cas, les organismes fatiguent plus vite, notamment après 65 ans.
Encore beaucoup de prévention à faire
Des chiffres publiés indiquent que la chaleur de l’été dernier a entraîné près de 61 000 décès supplémentaires en Europe. Est-ce que le système d’alerte est suffisant ? Le problème, c’est que les records de chaleur tombent année après année. Rappelons que nous avons vécu en 2022, l’été le plus chaud jamais observé en Europe et que finalement il y a eu 10 000 décès de moins qu’en 2003 sur le continent. Ça montre que la prévention sanitaire progresse.
Mais 61 000 décès supplémentaires à cause de la chaleur, dont près de 5 000 en France, selon les chiffres publiés par l’Inserm et l’institut de santé globale de Barcelone : cela montre qu’il reste beaucoup à faire pour protéger les populations. D’autant qu’avec le réchauffement climatique, le nombre de canicules pourrait doubler d’ici 2050.