En s’adaptant soi-même, on s’autorise plus de choses
Pour son quatrième long métrage, la romancière Amanda Sthers a décidé de s’adapter elle-même en choisissant de s’appuyer sur une histoire qu’elle connaissait bien : celle des amours contrariées de Sandro et Laura, les héros de son livre paru en 2015, « Les Promesses ». Mais l’adaptation n’est pas une fidèle reproduction du livre, et l’auteure explique les choix qu’elle a faits pour donner corps au récit cinématographique.
Un travail d’adaptation en rupture avec le livre
Un livre et un film ne s’écrivent pas de la même façon, explique Amanda Sthers. En tant que scénariste, elle a pu se permettre des libertés que l’on s’autorise moins lorsqu’on adapte l’œuvre de quelqu’un d’autre. Elle a gardé l’essence du livre et les émotions qu’elle souhaitait transmettre, tout en réinventant certaines scènes. Malgré ces différences, les lecteurs du livre retrouvent les émotions qu’ils avaient aimées.
Une impression d’inachevé pour le spectateur
Le film laisse une sensation d’inabouti et d’inachevé par rapport à la romance qu’il dépeint, contrairement au livre qui ne donne pas cette impression. Cependant, Amanda Sthers révèle qu’une scène supplémentaire présente dans le film ouvre l’imaginaire et ouvre la possibilité d’une discussion. Elle aime quand les spectateurs sortent d’un film en se posant des questions et en imaginant ce qu’ils auraient fait à la place des personnages.
Le parcours exigeant de l’adaptation
L’adaptation d’un livre au cinéma demande plusieurs étapes de réécriture et de remise en question, notamment lors de l’écriture du scénario, du tournage et du montage. Amanda Sthers explique que c’est un exercice d’humilité qui demande de se remettre en question constamment pour améliorer le résultat final.
Les avantages à s’adapter soi-même
En adaptant son propre livre, Amanda Sthers s’autorise plus de libertés et bénéficie d’une richesse qu’elle n’aurait pas en écrivant un scénario à partir de rien. De plus, elle a déjà passé trois ans à développer les personnages lors de l’écriture du roman, ce qui facilite leur adaptation pour le film.
Le choix des acteurs
L’auteure explique que les descriptions physiques des personnages dans le livre ne l’ont pas guidée dans le choix des acteurs. Elle cherchait avant tout de bons acteurs qui comprenaient bien les personnages. Elle a demandé aux acteurs de ne pas lire le livre pour conserver une certaine liberté de réinvention.
Offrir une sensation cinématographique au spectateur
Amanda Sthers souhaitait que le spectateur ressente une émotion cinématographique tout au long du roman, cette envie d’aller chercher cette sensation, de la prendre dans ses bras et de lui dire plein de choses. Cette sensation était déjà présente dans le livre, et elle a voulu la reproduire avec le film.