Rock en Seine 2023 : Billie Eilish, espiègle et incandescente, embrase la première soirée du festival
Une programmation cent pour cent féminine
Des jeunes filles dormant enroulées dans des sacs de couchage depuis la veille devant les grilles pour être sûres d’être au premier rang du concert de leur idole : le festival Rock en Seine, qui fête ses 20 ans, n’avait jamais connu pareille ferveur. Le pari d’une programmation cent pour cent féminine mercredi 23 août, pour sa soirée d’ouverture, a payé au-delà des espérances pour la manifestation qui se déroule sur la pelouse de Saint-Cloud jusqu’à dimanche (avec relâche ce jeudi 24 août).
Billie Eilish, une bête de scène en pleine forme
Foulard de pirate, collants à motifs, short de gym et maillot de football américain, baskets et mitaines, Billie bondit sur la scène telle une diablesse hors de sa boîte sur Bury a friend, alors que Finneas (basse, guitare et claviers) et le batteur Andrew Marshall, les seuls musiciens qui l’accompagnent, donnent le « la » en mode tambour battant. Ultra souriante, belle et fraîche comme une rose, la chanteuse aux sept Grammys est dans une forme éblouissante alors qu’elle est sur la route depuis plus d’un an et demi et sillonne la planète pour défendre son second album Happier Than Ever.
Un public en fusion avec son idole
Comme à l’Accor Arena un an plus tôt, la voix de cette icône générationnelle est régulièrement couverte par celles des fans qui connaissent chaque mot de chaque chanson par cœur – y compris de sa toute dernière, la bouleversante What Was I Made For ? écrite pour la B.O. du film Barbie – et crient parfois plus qu’ils ne chantent, au bord des larmes, comme si leur vie en dépendait. On a vu s’égosiller de très jeunes filles, souvent accompagnées d’un parent, mais aussi de grands baraqués aux bras et dos tatoués, captivés par l’elfe aux couettes enfantines.
Bain de foule et feu d’artifice
Mais le festival en plein air n’est pas Bercy. Le décor est moins féérique, on est debout, il fait une chaleur à crever et il faut constamment jouer des coudes pour conserver un périmètre de quelques centimètres et un champ de vision pour apercevoir autre chose qu’un écran. Elle a beau faire de son mieux, courir de droite à gauche et emprunter l’avancée de scène, elle ne peut cette fois s’approcher au plus près des fans, suspendue comme elle l’avait fait à l’Accor Arena à bord d’une nacelle. « J’aimerais pouvoir faire un big hug à chacun d’entre vous et passer la journée avec tous individuellement », assure-t-elle. A la toute fin du show, elle se rattrapera en descendant au contact des premiers rangs, se livrant sans retenue à l’adoration de la foule, enlacée, caressée, sous bonne garde des gros bras de la sécurité sur les dents. Le concert se referme sur les trépidants Bad Guy et Happier Than Ever, et un feu d’artifice, lui aussi inédit à Rock en Seine, vient illuminer le ciel, et souligner la colère homérique contre son ex de cette chanson catharsis. La puissance du girl power en plein effet.
Le festival Rock en Seine se poursuit vendredi et jusqu’à dimanche avec notamment The Chemical Brothers, Placebo, Flavien Berger, Cypress Hill, L’Impératrice, Christine and the Queens , Foals et The Strokes.