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vendredi, septembre 29, 2023

Bloqués à la frontière libyenne : le sort incertain de 300 exilés subsahariens en Tunisie

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Tunisie : la situation préoccupante de près de 300 exilés subsahariens bloqués à la frontière libyenne

Des conditions extrêmes et des décès tragiques

Depuis le 3 juillet, environ 300 exilés subsahariens se trouvent bloqués à Ras Jedir, à la frontière entre la Tunisie et la Libye. Ils sont confrontés à des conditions extrêmement difficiles, sans eau potable ni nourriture, et doivent faire face à des températures avoisinant les 50°C. Dans ces conditions précaires, au moins cinq personnes sont décédées, dont Fati Dosso (20 ans) et sa fille Marie (6 ans), mortes de soif le 25 juillet. La situation de ces migrants est d’autant plus préoccupante que la Tunisie connaît une crise migratoire sans précédent depuis plusieurs mois.

Des expulsions massives et controversées

Depuis le début du mois de juillet, près de 1 200 personnes ont été expulsées puis abandonnées à la frontière algérienne ou libyenne par les autorités tunisiennes. Ces expulsions font suite à des affrontements survenus le 3 juillet à Sfax, où un Tunisien aurait été poignardé à mort par trois migrants subsahariens. Le président Kaïs Saïed a nié les déplacements forcés de ces migrants, affirmant que la Tunisie n’est pas un pays d’installation de migrants en situation irrégulière. Néanmoins, les organisations non gouvernementales dénoncent ces pratiques et appellent à des solutions urgentes.

Des demandes d’aide internationale

Face à cette situation alarmante, l’ONU a appelé à l’urgence d’une aide humanitaire cruciale pour les migrants bloqués à la frontière. Elle insiste notamment sur la prise en charge des migrants vulnérables, tels que les victimes de la traite et les enfants non accompagnés. Les organisations internationales demandent également aux pays européens d’agir, tout en remettant en question le financement des aides à la lutte contre l’immigration clandestine en Europe, tant que l’impact sur les droits humains n’a pas été évalué. En effet, un accord entre l’Union Européenne et la Tunisie, comportant une aide de 105 millions d’euros, a été critiqué par Human Rights Watch pour ne pas offrir les garanties nécessaires à la protection des droits humains des migrants et des demandeurs d’asile.

Un climat anti-immigration clandestine

Ces expulsions massives s’inscrivent dans un climat anti-immigration clandestine instauré par le président Kaïs Saïed depuis son discours prononcé en février. Le président a qualifié l’immigration clandestine comme une entreprise criminelle visant à changer la composition démographique de la Tunisie. La Tunisie est devenue le principal point de départ des exilés souhaitant rejoindre l’Europe, accentuant ainsi la pression migratoire sur le pays. Les autorités tunisiennes signalent une augmentation importante des interceptions et des secours aux migrants cette année, avec déjà plus de 34 000 migrants interceptés depuis le début de l’année.

La situation des exilés subsahariens bloqués à la frontière libyenne en Tunisie est alarmante. Les conditions extrêmes auxquelles ils sont confrontés ainsi que les décès tragiques doivent inciter à une intervention d’urgence de la part des autorités tunisiennes et des instances internationales. Il est crucial de trouver des solutions humaines pour ces migrants vulnérables et de remettre en question les pratiques liées à l’immigration clandestine dans la région.

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