Les hommes plus souvent éligibles que les femmes au congé parental, mais moins souvent appel
Une étude récente du service statistique du ministère de la Santé révèle que les hommes sont plus souvent éligibles que les femmes au congé parental, mais qu’ils y font moins souvent appel. Cette conclusion vient contredire l’idée que les pères sont de plus en plus impliqués dans les premiers jours de l’enfant.
Les inégalités persistent malgré des évolutions récentes
En France, 94 % des pères d’un enfant de moins de trois ans étaient éligibles au congé de paternité en 2021, contre seulement 82 % des mères éligibles au congé de maternité. Cette différence s’explique en partie par le fait que les hommes sont plus présents sur le marché du travail et donc plus souvent en mesure de prendre un congé. Cependant, même parmi les pères éligibles, il existe encore un écart important dans le recours au congé de paternité par rapport au congé de maternité. En effet, 71 % des pères éligibles ont pris ce congé en 2021, contre 93 % des mères éligibles pour le congé de maternité.
Des écarts selon les catégories professionnelles
L’étude met également en évidence des écarts significatifs selon les catégories professionnelles. Par exemple, les pères fonctionnaires ou salariés en CDI dans le secteur public sont les plus nombreux à prendre leur congé de paternité (91 %), suivis des salariés en CDI dans le secteur privé (82 %). En revanche, les salariés en contrat court ou discontinu (51 %) et les travailleurs indépendants (46 %) sont moins enclins à le prendre.
Un succès grandissant pour le congé de paternité
Malgré ces inégalités persistantes, l’étude met en évidence le succès grandissant du congé de paternité depuis sa mise en place en 2002. En 2021, 72 % des pères faisaient valoir leur droit au congé paternité dès la semaine suivant la naissance de leur enfant, contre moins de la moitié en 2013. De plus, environ deux pères sur cinq en emploi salarié ont assorti leur congé de paternité d’autres types de congés, allant de 1 à plus de 15 jours, afin de rester plus longtemps auprès de leur enfant.
Les nouvelles habitudes depuis la réforme du congé de paternité
Depuis la réforme du congé de paternité entrée en vigueur en juillet 2021, la durée du congé est passée de 11 à 25 jours et il est possible de le fractionner. Selon l’étude, deux tiers des pères bénéficiaires de cette réforme ont pris la totalité des 25 jours de congé, principalement en une seule fois. Seuls 20 % ont choisi de le fractionner. Les motifs principaux pour prendre le congé en une seule fois sont de ne pas s’absenter trop longtemps du travail et des raisons d’organisation.
Une avancée encourageante
L’étude conclut en soulignant que le congé de paternité connait un succès croissant depuis sa mise en place. Le pourcentage de pères éligibles au congé ainsi que le taux de recours parmi ces pères ont augmenté entre 2013 et 2021. Cependant, il est important de noter que seuls 13 % des pères au chômage prennent leur congé de paternité, même si cela suspend leurs obligations de recherche d’emploi et reporte leurs droits aux allocations-chômage.
En définitive, cette étude met en lumière à la fois les avancées et les inégalités persistantes en ce qui concerne le congé de paternité en France. Il reste encore du chemin à parcourir pour assurer une répartition équilibrée des responsabilités parentales et une pleine participation des pères aux premiers jours de l’enfant.