Haïti : massacres, enlèvements, habitants en fuite… La situation dramatique dans le pays
Les bandes armées qui sèment la terreur
Au sud de Port-au-Prince, le quartier de Carrefour-Feuilles est devenu le symbole du chaos qui règne en Haïti. Les gangs criminels ont pillé des maisons, incendié des habitations et tué des personnes lors d’attaques armées. Des milliers d’habitants ont dû fuir leur quartier et se réfugier dans des établissements scolaires ou des centres sportifs. Les gangs contrôlent 80% du territoire de la capitale et utilisent les enlèvements comme moyen d’obtenir des rançons.
La crise humanitaire exacerbée par la crise sécuritaire
Cette crise sécuritaire aggrave une situation humanitaire, économique et politique déjà dégradée en Haïti. Plus de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et près de la moitié de la population est en situation d’insécurité alimentaire grave. Les habitants n’ont pas accès à une alimentation adéquate et souffrent du manque d’électricité.
Des lynchages organisés par des citoyens
Face à l’impunité des gangs et à l’inaction de l’État, certains groupes d’auto-défense se sont formés au sein de la population. Ils ont été responsables de la mort de plus de 200 membres présumés de gangs, avec parfois la complicité de policiers. Les gangs ont promis des représailles, ce qui a entraîné une escalade de violence.
Les autorités démunies face à la situation
Le gouvernement et la police, sous-équipés et en sous-effectif, n’ont pas réussi à lutter efficacement contre les groupes criminels. Certains gangs entretiennent des liens avec des acteurs politiques et économiques, ce qui explique l’absence de poursuites ou de condamnations envers les auteurs d’exactions. Le pays n’a pas connu d’élections démocratiques depuis 2016 et n’a plus de président ni d’élus politiques.
Une intervention militaire internationale réclamée par l’ONU
L’ONU a demandé le déploiement urgent d’une force multinationale de police pour lutter contre les gangs armés en Haïti. Certains pays ont exprimé leur volonté de participer à cette intervention, mais la crainte d’un enlisement comme cela s’est produit avec la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti mise en place de 2004 à 2017 est tenace.
En conclusion, la situation en Haïti est catastrophique avec l’augmentation des meurtres, des enlèvements et des violences sexuelles perpétrés par les gangs criminels. La crise sécuritaire aggrave une crise humanitaire, économique et politique déjà dégradée. Les autorités haïtiennes sont démunies face à la situation et l’ONU réclame une intervention militaire internationale. Cependant, la crainte d’un enlisement freine l’action internationale.