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jeudi, septembre 28, 2023

Destin tragique d’une femme iranienne : une fusion poétique entre réalité et politique

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« The Wastetown » : une femme iranienne broyée dans un mélodrame au réalisme poétique et politique

Le réalisateur Ahmad Bahrami propose un nouveau film poétique et politique intitulé « The Wastetown ». Ce mélodrame met en scène une femme iranienne à la recherche de son enfant dans un cimetière de voitures. Avec une esthétique proche des tableaux de Nicolas de Staël, le film dépeint la condition féminine en Iran. Sa sortie est prévue pour le 2 août.

Triste tropique

Le film raconte l’histoire d’une femme condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari. Après sa libération conditionnelle, elle se rend dans une casse de voitures tenue par son beau-frère, à la recherche de son fils âgé de dix ans. Cependant, elle se retrouve face aux trois frères de son mari qui ont vendu son enfant à un riche médecin. Évoluant au milieu d’un cimetière de voitures, elle se sent broyée par les événements de sa vie.

Ahmad Bahrami choisit une esthétique en noir et blanc, dans un format carré rappelant les années trente. Ce mélodrame tragique dénonce ainsi la condition féminine en Iran. Une femme condamnée se retrouve à la merci de trois hommes qui la méprisent ou cherchent à la séduire pour obtenir l’argent qu’elle refuse, provenant de la vente de son enfant. « The Wastetown » est donc un triste tropique, un film qui met en lumière la triste réalité de l’Iran selon Ahmad Bahrami.

Les berges du Styx

Le film est ponctué de lents panoramiques et de travellings qui illustrent la descente aux enfers du personnage principal. Les carcasses de voitures qui l’entourent ressemblent aux rangs de cadavres sur les berges du Styx. Elles attendent d’être broyées par la « machine à plier », symbolisant ainsi la fin de vie. Cette atmosphère funèbre est renforcée par la grisaille des ruines et l’existence morose qui se dégage du film.

Avec une mise en scène contemplative, Ahmad Bahrami utilise le silence pour souligner l’importance de l’image et du temps. Cette esthétique rappelle le film « Dodes’ka-den » d’Akira Kurosawa (1970), qui se déroulait dans une décharge publique bigarrée et anti-consumériste. Bien que « The Wastetown » soit probablement interdit en Iran, il résonne fortement avec l’actualité, notamment l’extrême répression subie suite au meurtre de Mahsa Amini par la « police de la moralité » iranienne en septembre 2022, en raison du non-port du voile.

Une sortie attendue

« The Wastetown », réalisé par Ahmad Bahrami, promet d’être un poème visuel douloureux et engagé. La protagoniste du film est vêtue d’un drap blanc, rappelant le linceul dans lequel les morts sont enterrés en Iran. Avec une sortie prévue pour le 2 août, ce drame met en lumière la condition féminine en Iran à travers une histoire poétique et politique. Les acteurs Baran Kosari et Ali Bagheri tiennent les rôles principaux de ce film distribué par Bodega Films.

Genre : Drame
Réalisateur : Ahmad Bahrami
Acteurs : Baran Kosari, Ali Bagheri
Sortie : 02 août 2023
Distributeur : Bodega Films

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