Evacuation de plus de 150 migrants d’une maison de retraite abandonnée à Thiais
Plus de 150 migrants, principalement originaires d’Afrique subsaharienne, ont été évacués de la maison de retraite abandonnée qu’ils occupaient depuis octobre 2021 à Thiais, dans le Val-de-Marne. Mardi 18 juillet au matin, les occupants attendaient sur les trottoirs avec leurs affaires empaquetées à la va-vite dans des valises et des sacs-poubelles, pendant que plusieurs cars étaient présents pour les évacuer vers de nouvelles solutions d’hébergement.
Des solutions d’hébergement proposées et refusées par certains occupants
48 personnes ont été orientées vers des solutions d’hébergement dans le Maine-et-Loire et le Doubs, 26 ont été prises en charge par la ville de Paris et 36 par les services de l’État en Île-de-France, selon la préfecture du Val-de-Marne. Cependant, certains occupants du squat ont refusé ces solutions de mise à l’abri, préférant rester à la rue. Des associations et organismes tels que Médecins du Monde, United Migrants et Barreau de Paris Solidarité ont accompagné les occupants depuis leur installation.
Des préoccupations face à la précarisation des occupants
Des membres de ces associations ont exprimé leurs inquiétudes quant à la situation de vulnérabilité dans laquelle se trouvent les occupants après cette expulsion. Aurélia, membre de Barreau de Paris Solidarité, affirme que cette expulsion précarise encore davantage des personnes déjà vulnérables. La députée (LFI) du Val-de-Marne, Rachel Keke, également présente lors de l’évacuation, déplore que la mairie ne respecte pas ses engagements envers les familles avec enfants.
Une décision de réexamen rejetée
En janvier 2022, le tribunal administratif de Melun avait ordonné l’expulsion immédiate des occupants du squat, considérant le bâtiment comme dangereux, notamment en cas de sinistre. Une demande de réexamen de cette décision a été rejetée la semaine dernière. La police est également intervenue à deux reprises en raison de tensions entre les occupants. Quant à l’avenir du bâtiment évacué, aucune décision n’a encore été prise.
En évacuant la maison de retraite à l’abandon qui était occupée par plus de 150 migrants, les autorités ont proposé des solutions d’hébergement à certains occupants tandis que d’autres ont préféré rester à la rue. Cette expulsion a suscité des inquiétudes quant à la précarisation des personnes vulnérables et soulevé des interrogations sur l’engagement des autorités locales envers les familles avec enfants. Malgré le rejet d’une demande de réexamen de la décision d’expulsion, l’avenir du bâtiment évacué reste incertain.