L’enclave arménienne coupée du reste du monde par un blocus militaire
Depuis le 11 juillet 2023, le corridor de Latchine, seul couloir reliant les Arméniens du Haut-Karabakh au reste du pays, a été « fermé temporairement » par l’armée azerbaïdjanaise. Cette enclave arménienne en Azerbaïdjan se retrouve ainsi coupée du reste du monde, ce qui a de graves conséquences sur sa situation déjà précaire.
Une région en manque d’alliés et de moyens
Le président de l’enclave, Arayik Haroutiounian, affirme que la région dépend à « 90% des produits alimentaires importés depuis l’Arménie ». Avec ce blocus, l’enclave manque d’alliés et de moyens pour faire face à cette situation, ce qui ne fait qu’aggraver la crise humanitaire.
Des tensions régionales et des ambitions géopolitiques
La région du Haut-Karabakh, composée principalement d’Arméniens, a été rattachée à l’Azerbaïdjan au lieu de l’Arménie par Staline. Depuis, cette région est source de tensions et de convoitises entre les deux pays. La dernière guerre en 2020 a abouti à une défaite arménienne et à la concession de trois régions à l’Azerbaïdjan. Sans ces régions, le Haut-Karabakh est géographiquement isolé du reste du pays.
Un manquement de la Russie et une situation qui s’aggrave
La Russie, alliée historique de l’Arménie, s’était engagée à assurer la sécurité du corridor reliant le Haut-Karabakh à l’Arménie. Cependant, affaiblie par sa guerre en Ukraine, la Russie n’a pas pu tenir cet engagement. L’Azerbaïdjan a ainsi pu contrôler le corridor de Latchine et empêcher tout passage depuis décembre 2022. La situation humanitaire se détériore de jour en jour, avec des morts recensés.
La recherche d’une solution pacifique
Les discussions pour un traité de paix se poursuivent sous médiation occidentale. L’Arménie apparaît affaiblie et son premier ministre, Nikol Pashinyan, s’est dit prêt à reconnaître le Haut-Karabakh comme étant une partie intégrante de l’Azerbaïdjan. Cependant, cette reconnaissance bouleverserait la géopolitique de la région et abandonnerait les habitants du Haut-Karabakh au régime azerbaïdjanais d’Ilham Aliyev.
Un appel à l’aide internationale
Le Haut-Karabakh demande une aide de la part des acteurs internationaux pour mettre fin au blocus et à la situation humanitaire critique. Les appels à la levée du blocus demeurent pour l’instant sans effet, malgré le soutien de la Cour internationale de Justice et de plusieurs capitales occidentales. La région séparatiste se sent de plus en plus isolée de l’Arménie et souligne l’importance de son droit à l’autodétermination.