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dimanche, octobre 1, 2023

IGPN : enquête sur les émeutes après la mort de Nahel

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EMEUTES APRES LA MORT DE NAHEL : UN REGARD SUR LE TRAVAIL DE L’IGPN

Des enquêtes en cours sur des faits de « gravité et de nature très différentes »

Il y a un mois, le 27 juin, le jeune Nahel, âgé de seulement 17 ans, était tué par un policier à Nanterre. Suite à cet événement tragique, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), également appelée la police des polices, a été rapidement chargée de mener une enquête. Depuis lors, de nombreuses autres enquêtes ont été ouvertes par l’IGPN, dans le contexte des émeutes urbaines qui ont suivi.

Le président Emmanuel Macron a lui-même déclaré que 28 enquêtes avaient été ouvertes suite aux plaintes pour violences contre la police lors de ces nuits d’émeutes qui ont eu lieu à la fin du mois de juin et au début du mois de juillet. De nouvelles plaintes continuent d’être déposées ces derniers jours. Les familles des victimes, souvent confrontées à des blessures, des interventions chirurgicales et des traumatismes, déposent des plaintes afin de comprendre ce qui s’est passé.

Parmi les affaires les plus graves, on retrouve celle de Mohamed, un livreur de 27 ans retrouvé mort après avoir reçu un probable tir de flashball dans le thorax alors qu’il arrivait en scooter devant chez lui. Son cousin, Abdelkarim, âgé de 21 ans, avait quant à lui été éborgné la veille par un tir similaire. À Mont-Saint-Martin, en Meurthe-et-Moselle, Aimène se trouve dans un état grave après avoir reçu un tir de « Bean Bag » à la tête, un projectile non létal utilisé par le Raid, l’unité d’élite de la police nationale.

Au total, une trentaine de dossiers sont actuellement entre les mains de l’IGPN, auxquels s’ajoute un autre dossier traité par la gendarmerie. Selon la cheffe de l’IGPN, Agnès Thibault-Lecuivre, ces procédures judiciaires concernent des faits de « gravité et de nature très différentes ». Il est notamment indiqué que de nombreux blessés ont été touchés à la tête et que de nombreux tirs de LBD (lanceurs de balles de défense) ont été recensés.

Un travail d’investigation minutieux et complexe

Lors de chaque enquête, les membres de l’IGPN doivent localiser et dater précisément les faits. Ils doivent également collecter les images provenant de caméras de surveillance ainsi que les vidéos amateurs. Ensuite, les unités de police responsables des tirs doivent être identifiées. Les fonctionnaires impliqués sont ensuite auditionnés. En avril dernier, Agnès Thibault-Lecuivre expliquait sur France Info le travail minutieux effectué par la police des polices : « On fait un travail très minutieux de recoupement. On va chercher les bandes radio de la police, on va chercher toutes les vidéos qui peuvent être des vidéos privées, mais aussi des vidéos publiques. On va aussi chercher à retrouver des témoins. Tous les éléments sont nécessaires pour nos enquêtes, pas seulement la vidéo. »

Il convient de souligner que l’IGPN n’a pas le pouvoir de prononcer des sanctions et n’est pas une instance disciplinaire. En revanche, elle peut mener des enquêtes administratives en cas de manquements professionnels et des enquêtes judiciaires en cas d’infractions pénales telles que des injures ou des violences volontaires. Dans le cadre d’une enquête judiciaire, l’IGPN mène une investigation à la demande de l’autorité judiciaire ou de sa propre initiative. Les résultats de ces enquêtes sont ensuite transmis au juge d’instruction, qui est libre de prendre en compte ces éléments ou non.

Agnès Thibault-Lecuivre a rappelé sur France Info que les procédures judiciaires en cours ne constituent pas des déclarations de culpabilité : « Il y a tout un travail d’investigation que nous devons mener. Encore une fois, celui qui est victime d’un usage de la force, c’est peut-être un usage légitime. C’est extrêmement important qu’on fasse ce travail d’investigation. » Ce travail, qui prend souvent des semaines voire des mois, est essentiel pour faire la lumière sur ces affaires et garantir une justice équitable.

Enfin, il est à noter que l’IGPN travaille constamment pour améliorer ses méthodes d’investigation et veiller à ce que les enquêtes soient menées de manière complète et transparente, dans le respect des droits de tous les individus impliqués.

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