Inondations en Libye : un bilan meurtrier
Les images qui affluent depuis la Libye montrent l’étendue du désastre. Les inondations causées par la tempête Daniel ont fait un nombre de victimes très élevé. Selon les derniers chiffres, plus de 2 300 personnes ont perdu la vie, près de 5 000 sont portées disparues et environ 7 000 ont été blessées. La catastrophe a été causée par la rupture des deux barrages de retenue des eaux du Wadi Derna, l’oued qui traverse la ville de Derna sur la côte est de la Méditerranée.
Une tempête alimentée par la Méditerranée
La tempête Daniel, qui a déjà causé des dégâts en Bulgarie, en Grèce et en Turquie, s’est intensifiée lorsqu’elle est passée au-dessus de la Méditerranée. Les eaux de surface étaient plus chaudes que d’habitude, ce qui a provoqué des pluies diluviennes. Ce phénomène était similaire à celui des cyclones tropicaux et a été qualifié de « medicane ». Les scientifiques britanniques ont souligné que le changement climatique pourrait rendre les précipitations plus intenses, augmentant ainsi le risque d’inondations dévastatrices à l’avenir.
Un pays fragilisé par le chaos politique
La Libye, déchirée par une guerre civile depuis plus d’une décennie, a également été victime de la catastrophe en raison de sa situation politique instable. Divisée entre deux gouvernements rivaux, la coordination des opérations de sauvetage et des systèmes d’alerte et d’évacuation a été limitée. De plus, les infrastructures critiques telles que les barrages ont été affectées par les conditions politiques du pays. Les experts soulignent que le manque de développement des stratégies de communication et d’évaluation des risques a également contribué aux pertes en vies humaines.
Les faiblesses de la ville de Derna
La ville de Derna, située entre la Méditerranée et une chaîne de collines, a été particulièrement exposée aux inondations. Les deux barrages construits il y a plusieurs décennies n’ont pas pu retenir la quantité d’eau déversée lors des intempéries. De plus, les combats antérieurs entre les milices jihadistes et les forces de l’est de la Libye ont laissé des infrastructures fragiles et endommagées. La configuration géographique de la ville rend difficile l’accès aux zones sinistrées, ce qui complique les opérations de secours.
Ces inondations en Libye sont une tragédie qui met en évidence à la fois les conséquences du changement climatique et les défis auxquels un pays en situation de chaos politique doit faire face pour faire face à de telles catastrophes. Il est urgent de renforcer les infrastructures et les capacités de prévision et de secours dans toute la région pour faire face à ces événements extrêmes de manière plus efficace à l’avenir.