Abaya interdite à l’école en France : qu’en est-il chez nos voisins européens ?
La rentrée scolaire en France a été marquée par une décision du ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, interdisant le port de l’abaya, cette robe longue et ample. Cependant, cette interdiction, justifiée au nom de la laïcité, est unique en Europe. En effet, la situation diffère chez nos voisins européens.
Peu d’interdits dans les pays nordiques
En Suède, il n’y a aucune règle concernant les vêtements religieux. Les individus peuvent porter ce qu’ils souhaitent, que ce soit l’abaya, la kippa, la croix ou encore le voile islamique, aussi bien dans l’espace public que dans les écoles, les hôpitaux, l’armée, les piscines et même au travail. La liberté d’expression est un droit sacré protégé par la Constitution suédoise, ce qui inclut l’expression de son affiliation religieuse.
Au Danemark, il est interdit de cacher son visage. Par conséquent, les niqabs et les burkas sont bannis depuis 2018. Une amende de 160 euros est encourue en cas d’infraction, et cette amende peut monter à 1 600 euros en cas de récidive.
En Norvège, la burqa est interdite dans les écoles et les universités.
En Finlande, les kippas et les hijabs sont interdits à l’armée, non pas en tant que signes religieux, mais parce qu’aucune coiffe autre que le béret militaire n’est autorisée. Cependant, la Ligue nationale du football finlandais a ajouté des hijabs sportifs à sa liste depuis deux ans, encourageant ainsi les jeunes femmes musulmanes à pratiquer ce sport.
En Espagne et en Allemagne, la laïcité est encouragée
En Espagne, il n’y a pas de réglementation nationale en matière d’éducation. Chaque établissement a le droit de décider de sa propre règlementation. Cependant, les crucifix accrochés aux murs des classes sont interdits depuis une loi de 2010 promouvant la laïcité en Espagne. Cela dit, le sujet n’est pas au centre des débats pour la plupart des Espagnols, dans une société où la présence de la religion catholique dans la vie publique ne choque pas grand monde.
En Allemagne, la question de l’abaya ne se pose pas de la même manière qu’en France, peut-être en raison du fait que la communauté musulmane du pays vient principalement de Turquie, où ce vêtement est rarement porté. La liberté religieuse est protégée par la Loi fondamentale allemande, et il n’y a pas de séparation stricte entre l’Église et l’État. En raison de son histoire récente, l’Allemagne tient à faire preuve de neutralité et de tolérance envers toutes les visions du monde et toutes les religions. Cependant, les musulmans doivent parfois faire appel aux tribunaux pour faire valoir leurs droits, comme en témoigne un cas de niqab accepté en classe. L’inspection scolaire a cependant le pouvoir d’interdire les signes religieux ostentatoires si la paix scolaire est menacée.
Il ressort donc de cette analyse que chaque pays européen a sa propre approche en matière de vêtements religieux à l’école, avec des règles plus ou moins strictes selon les pays et les contextes historiques et culturels. La france demeure unique dans sa décision d’interdire l’abaya à l’école, au nom de la laïcité.