Israël envisage un retour à l’Unesco
Un potentiel retour après un départ controversé
Israël « évoque » son potentiel retour au sein de l’Unesco, une organisation qu’il avait quittée en 2017-2018, en même temps que les États-Unis, qui y sont récemment revenus, a-t-on appris jeudi auprès d’une source diplomatique au sein de l’institution onusienne.
Une discussion entre les autorités israéliennes et l’Unesco
Mercredi 19 juillet, le ministre des Affaires étrangères israélien Eli Cohen, dans le cadre d’une visite en France, a rendu visite à la directrice générale de l’Unesco Audrey Azoulay, a-t-on appris auprès de l’ambassade d’Israël à Paris et de l’Unesco. Durant cette rencontre, Eli Cohen a « évoqué la question du retour d’Israël à l’Unesco », ce à quoi Audrey Azoulay a répondu que « la décision d’un retour d’Israël appartient aux autorités israéliennes », a indiqué à l’AFP un diplomate de l’Unesco. L’ambassade ne commentait pas dans l’immédiat le contenu de la rencontre.
Un retrait motivé par des résolutions condamnant Israël
Israël s’est retiré de l’Unesco en 2017, quelques heures après les États-Unis, qui accusaient l’organisation onusienne pour la culture, l’éducation et la science de « parti pris anti-israélien ». Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait justifié ce retrait en déclarant que « L’Unesco est devenue le théâtre de l’absurde où l’on déforme l’histoire au lieu de la préserver ». Netanyahu avait également souligné que depuis 2009, l’Unesco avait fait voter 71 résolutions condamnant Israël, contre seulement 2 pour l’ensemble des autres pays dans le monde.
La Ville d’Hébron source de tension
L’Unesco avait suscité la colère d’Israël en juillet 2017 en inscrivant la Vieille ville d’Hébron sur la liste du patrimoine mondial en danger, et en caractérisant Hébron en Cisjordanie occupée comme une ville islamique. Cette décision a été perçue comme une provocation par Israël, qui revendique une présence juive dans la ville depuis plusieurs milliers d’années. La Ville d’Hébron est aujourd’hui le foyer de quelques centaines de Juifs, entourés de 200 000 Palestiniens.
Le contexte international et les rivalités
En 2011, l’Unesco avait admis la Palestine comme membre à part entière, ce qui avait déplu aux États-Unis. Washington était déjà parti une première fois de l’Unesco en 1984 avant d’y revenir en 2003. Son récent retour s’inscrit dans un contexte de rivalité croissante avec la Chine, qui souhaite transformer l’ordre multilatéral international établi après la Seconde Guerre mondiale. L’Unesco est une émanation de cet ordre, et les États-Unis cherchent à affirmer leur influence à l’intérieur de l’institution.