La situation au Niger après le coup d’État et le risque d’embrasement dans la région
Niagalé Bagayoko, politologue, et Seidik Abba, écrivain nigérien, étaient les invités du « 8h30 franceinfo », jeudi 10 août 2023. Ils ont abordé la situation au Niger après le coup d’État du 26 juillet dernier, le rôle de la Cédéao, le risque d’embrasement dans la région, la position de la France et la posture de la Russie.
Formation d’un gouvernement militaire
La junte nigérienne, qui a pris le pouvoir après le coup d’État du 26 juillet, a nommé un gouvernement avant un nouveau sommet de la Cédéao prévu jeudi 10 août. Ce gouvernement compte plusieurs militaires. De son côté, la Cédéao demande le rétablissement du pouvoir civil et la libération du président Mohamed Bazoum. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit également « très préoccupé » par les conditions de détention du président nigérien renversé et a exigé sa libération.
Le risque d’embrasement du Sahel
La politologue Niagalé Bagayoko, spécialiste des questions de sécurité en Afrique de l’Ouest, explique que l’issue du sommet de la Cédéao est très incertaine après l’échec de l’ultimatum lancé aux militaires : « Il y a deux camps, certains sont favorables à la poursuite des négociations et d’autres sont partisans d’une intervention militaire armée. » Selon Seidik Abba, écrivain nigérien et président du Centre international d’études et de réflexions sur le Sahel, « le risque d’embrasement dans la région est réel ». Il ajoute que la Russie pourrait être en embuscade, mais nie sa responsabilité dans le coup d’État. Il souligne également l’existence d’un front de refus contre la Cédéao et la France, qui conforte la junte dans sa stratégie jusqu’au-boutiste.