La rétrospective de Nicolas de Staël au musée d’Art moderne de Paris : l’œuvre d’une vie et d’éternelles métamorphoses
Le musée d’Art moderne de Paris expose dès ce vendredi, 200 œuvres de Nicolas de Staël. L’occasion de découvrir l’immense production de ce peintre qui traversa la vie avec fulgurance.
Une palette éclatante et changeante
Nicolas de Staël est connu pour ses couleurs vives et audacieuses. Du ciel rouge de Marseille au ciel vert de Sicile, le peintre ne s’interdit aucune couleur. Cette palette éclatante n’a pas toujours été constitutive de son œuvre. En parcourant les 11 salles et les quelque 200 œuvres de la rétrospective, on se rend compte que rien n’a vraiment été durablement constitutif de cette œuvre immense. Nicolas de Staël traversait les manières et les teintes comme il arpente le Sud. Il rebattait constamment les cartes de ses aspirations, faisant de son œuvre un reflet de sa vie en perpétuelle métamorphose.
Un peintre infatigable
Nicolas de Staël était un homme qui travaillait sans relâche, sans divertissement. En moins de quinze ans de carrière, il a réalisé plus de 1100 peintures et environ autant de dessins, soit une moyenne de 145 œuvres par an. Il considérait même une simple partie de carte au soleil comme une manière irraisonnée de « gâcher sa vie ». En plus de sa passion pour la peinture, il avait d’autres activités, mais elles se faisaient autant de prétextes à l’ouvrage. Son engagement total dans son art se reflète dans la variété et la richesse de son œuvre.
Un artiste hors des modes
Nicolas de Staël ne se souciait guère des modes et des classifications artistiques. Il travaillait de manière abstraite lorsque l’abstraction n’était pas encore populaire, et introduisait des objets du monde lorsque l’abstraction dominait le milieu artistique. Son œuvre ne se laissait pas enfermer dans des catégories, ce qui a rendu difficile son statut dans le monde de l’art. Malgré cela, il connaissait un succès grandissant à New York, où la plupart de ses tableaux se vendaient à l’époque.
La vie et la mort d’un artiste
Nicolas de Staël ne compte pas parmi les artistes les plus exposés de sa génération, malgré une vie fulgurante. Sa destinée tragique a durablement marqué son image de peintre. Il s’est donné la mort à l’âge de 41 ans à Antibes, laissant derrière lui une œuvre immense et une vie qui continue de fasciner. En parallèle de la rétrospective, un documentaire intitulé « Nicolas de Staël, la peinture à vif » permet de découvrir l’homme derrière l’artiste. Sa vie, son enfance, ses amitiés et ses influences ajoutent une dimension supplémentaire à la compréhension de son œuvre.
Cette rétrospective au musée d’Art moderne de Paris est donc l’occasion de plonger dans l’œuvre foisonnante et inclassable de Nicolas de Staël, et de (re)découvrir la vie tumultueuse d’un artiste passionné et tourmenté.