Coup d’Etat au Niger : la présence de l’armée française remise en question
Un retour en arrière pour la France
Après les récents coups d’État au Mali en 2020 et 2021, ainsi qu’au Burkina Faso en 2022, c’est finalement au tour du Niger d’être renversé par des militaires. Ce mouvement a entraîné des manifestations populaires, réclamant notamment le départ des 1 500 soldats français présents sur le sol nigérien. En effet, ces accords militaires entre la France et le Niger sont de plus en plus critiqués par la population sahélienne.
Un échec français dans la lutte contre le terrorisme
Si la présence de l’armée française était applaudie dans un premier temps lors du lancement de l’opération Serval en 2013 au Mali, elle est aujourd’hui remise en question. Les opérations Barkhane et Sabre, menées au Sahel depuis neuf ans, n’ont pas réussi à enrayer la progression des groupes terroristes dans la région. En effet, selon l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project, l’activité jihadiste au Niger ne cesse d’augmenter, avec une augmentation significative de la violence en 2021. La faiblesse des résultats obtenus par l’armée française s’explique en partie par la nature complexe de la région et les difficultés socio-économiques qui favorisent l’installation des groupes terroristes.
La France perçue comme une puissance néocoloniale
Outre l’échec de l’action militaire, la France est aussi critiquée pour des raisons politiques et économiques. De nombreux habitants de la région considèrent que la France n’est présente que pour ses intérêts économiques, notamment l’uranium au Niger exploité par la multinationale française Orano. De plus, l’influence de la France est perçue comme néocoloniale, avec une base aérienne à Niamey et des liens forts avec les élites locales. Cette nostalgie de la période coloniale alimente une méfiance envers la France.
L’heure des remises en question
Face à cette hostilité grandissante envers la France, le gouvernement français réfléchit à de nouvelles stratégies. Il souhaite désormais travailler en soutien des troupes locales et adopter une approche plus collaborative. Néanmoins, sur le terrain, les forces locales expriment un certain ressentiment envers l’armée française, considérée comme plus efficace et mieux équipée. Les observateurs estiment que si le coup d’État au Niger est entériné, la présence de l’armée française pourrait être compromise et la lutte contre le jihadisme au Sahel serait compromis.
En conclusion, la présence de l’armée française au Niger est de plus en plus contestée, tant sur le plan militaire que politique et économique. La France doit repenser et ajuster sa stratégie afin de regagner la confiance des populations sahéliennes et d’assurer une lutte plus efficace contre le terrorisme dans la région.