Une grève historique aux États-Unis
Les États-Unis sont actuellement secoués par une grève historique dans l’industrie automobile. Les trois plus gros constructeurs, à savoir Ford, General Motors et Stellantis, sont touchés par ce mouvement social. Les employés réclament des hausses de salaires, ce qui risque de conduire à une propagation de la grève non seulement dans le pays, mais aussi en Europe.
Un mouvement qui préoccupe les constructeurs français
Cette grève, qui a déjà mobilisé 13 000 salariés du secteur automobile aux États-Unis, commence à inquiéter les constructeurs français. En effet, le fabricant tricolore Stellantis, présent aux États-Unis depuis sa fusion avec Fiat Chrysler il y a deux ans, est lui aussi touché par ce mouvement social. L’usine américaine de Stellantis est à l’arrêt depuis la fin de la semaine dernière. Toutefois, ce qui est spécifique à ce conflit, c’est qu’il touche simultanément General Motors et Ford. Les usines de SUV et de pick-up de ces deux constructeurs sont touchées, et les ouvriers réclament une hausse de salaires de 40%. Cette revendication est portée par le puissant syndicat du secteur, UAW (Union automobil workers). En effet, aux États-Unis, les syndicats ne sont pas toujours bien implantés, sauf dans l’automobile.
Des négociations dans l’impasse
Les négociations entre les employés et les patrons ont débuté il y a deux mois, mais elles sont aujourd’hui dans l’impasse. Face à cette situation, le syndicat entre dans un bras de fer et a déclenché la grève, qui touche près de 13 000 salariés, soit environ 10% des adhérents du syndicat. Ils menacent d’étendre le mouvement si les patrons ne revoient pas leur proposition. Stellantis a déjà relevé son offre en proposant plus de 20% d’augmentation ce week-end, soit 5% de plus que la semaine dernière, mais cela ne suffit pas au syndicat.
Le contexte politique en appui
Les employés, profitant du contexte politique, cherchent à monter les enchères et à trouver des soutiens. Les Républicains accusent les Démocrates, actuellement au pouvoir, d’avoir contribué à la stagnation du pouvoir d’achat des ouvriers en ne stoppant pas l’inflation. De son côté, Joe Biden, actuel président des États-Unis, sait qu’il aura besoin du vote de la classe moyenne pour être réélu pour un second mandat. Il appelle donc les constructeurs à mieux partager les profits.
Le risque de contagion en France
Ce mouvement de grève aux États-Unis est également une source d’inquiétude en France. Les salaires restent la principale préoccupation des travailleurs, rassemblant tous les syndicats. D’ailleurs, le 13 octobre prochain, les syndicats français et européens se mobiliseront sur cette question. Ce conflit traduit également une profonde angoisse partagée par les travailleurs français et américains : celle du déclassement. Avec la transition vers les voitures électriques, ils craignent la suppression ou la baisse de rémunération de leurs emplois. À titre d’exemple, chez Tesla aux États-Unis, les ouvriers gagnent 30% de moins que chez les constructeurs traditionnels.