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jeudi, septembre 28, 2023

La libération d’un ex-otage au Mali : la reconquête de la vie après deux ans de captivité

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Le journaliste Olivier Dubois, ex-otage au Mali : « On m’a volé deux ans de ma vie »

Le journaliste Olivier Dubois, ex-otage au Mali : « On m’a volé deux ans de ma vie »

Réapprendre à vivre avec les siens

Le 21 mars 2023, Olivier Dubois, otage français, est de retour en France après 700 jours de détention. Il a été retenu par des jihadistes au Mali en provenance de Niamey, au Niger. Il est accueilli sur la base militaire de Vélizy-Villacoublay par sa famille et Emmanuel Macron. « C’est du plaisir, c’est du bonheur. Vous serrez vos enfants, vous serez votre compagne, vous serez votre père, votre mère, vos proches, qui sont enfin dans vos bras, se souvient-il. Mon cerveau a commencé à réaliser, mais mon corps est toujours en résistance froide. Je suis, je suis comme une pile. Je suis énergisé et ça commence doucement à redescendre. »

Olivier Dubois, journaliste enlevé au Mali

Le journaliste indépendant basé au Mali à l’époque, avait pour projet d’interviewer un cadre d’une des alliances d’Al-Qaïda au Sahel. C’est le 8 avril 2021, le jour de cette interview qu’il a été enlevé. Pendant sa captivité, il s’accroche à la vie comme il peut. Un poste radio lui permet d’entendre les messages que lui laissent ses proches chaque huit du mois sur RFI la cuisine, le sport, la lecture du Coran ou encore l’apprentissage des bases d’une langue touarègue pour converser avec ses geôliers. Quelques mois après son retour, il a fait une tournée en France pour remercier tous ses soutiens. Il a pris aussi des vacances. Il n’a pas repris ses activités journalistiques pour l’instant. Sa priorité, c’est de réapprendre à vivre avec les siens. « J’avoue que les deux premiers mois ont été un peu difficiles parce que vous êtes un peu entre deux mondes, souligne Olivier Dubois. J’avais l’habitude de vivre dans le désert, de dormir au sol, de ne pas voir ma famille, de ne pas avoir de technologie autour de moi. »

Une vision de fin du monde

« La journée de libération quelque chose de très important, note le journaliste. Après l’arrivée à l’aéroport de Vélizy- Villacoublay, la rencontre avec ma famille et le président de la République, c’est un peu plus flou. Ce n’est pas ce que mon cerveau a sélectionné, ce qu’il a retenu. Puis après, il y a des événements qui sont passés durant la captivité, qui restent quand même imprimés parce qu’ils ont été forts. J’ai vu que ça faisait un tir de lance-roquette RP-G-7 en pleine nature. J’étais avec des moudjahidines. Je pense qu’ils s’ennuyaient, quand ils s’ennuient ils tirent généralement à la kalachnikov. Là, l’un d’eux a eu l’idée de prendre le RP-G-7 et de tirer avec. Je me souviens d’une grande explosion avec beaucoup de fumée, puis tout était noir. C’est comme si le désert aux alentours, tout avait été brûlé. C’était impressionnant. On avait une vision fin du monde, surréaliste. »

Pas de regrets, mais une expérience à tirer

Olivier Dubois se sent un peu diminué physiquement comme s’il avait perdu quelque chose qu’il ne retrouvera jamais. « Se lever, c’est un combat tous les jours car vous êtes en captivité. Donc il faut faire face. Vous vous mettez en mode reptilien, c’est de la survie. » Pendant la captivité, Olivier Dubois a à un moment donné eu accès à la radio avec la possibilité d’écouter RFI. « La radio est arrivée en octobre 2021, puis elle était essentielle pour le reste. C’était devenu la possibilité d’entendre les messages de ma famille. C’était un lien avec le monde, un lien avec l’information fournie. Je suis journaliste mais je n’écoutais pas la radio et j’ai découvert la radio en captivité. C’est un formidable média. Je me suis évadé avec des émissions quelles qu’elles soient, en fermant les yeux sur une balade dans le désert et la voix du présentateur, le reportage d’un journaliste ou la musique d’un jeune groupe, ça fait partie de ma routine d’info. »

Conclusion

Olivier Dubois a été enlevé à Gao, dans le nord du Mali, le 8 avril 2021 alors qu’il s’apprêtait à interviewer Abdallah Ag Albakaye, un cadre jihadiste du GSIM, le groupe de soutien à l’Islan et aux musulmans, lié à Al-Qaida au Maghreb Islamique. Le Quai d’Orsay lui déconseillait de se rendre à cet endroit. « À cette époque au Mali tout est en zone rouge à part Bamako qui est en orange. Donc vous ne pouvez de toute façon pas sortir. Moi j’ai l’habitude de sortir pour faire des reportages, ça c’est toujours bien passé. Évidemment, quand ça se passe mal, une fois, c’est plus notable. » Concernant les conditions de sa libération, le versement d’une éventuelle rançon, les interventions du gouvernement malien ou nigérien ou le rôle trouble de l’armée française dont plusieurs médias ont pointé les défaillances, Olivier Dubois, auditionné sur le sujet dans le cadre d’investigations, répond « sans commentaire ».


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