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jeudi, septembre 28, 2023

La procrastination dans les négociations au Niger joue en faveur des putschistes, alerte un expert en sécurité sahélienne

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Niger : vers une escalade de la radicalisation et de l’instabilité politique, selon un spécialiste de la sécurité au Sahel

Les militaires putschistes au Niger continuent de menacer le président nigérien Mohammed Bazoum en l’accusant de « haute trahison ». Jérôme Pigné, spécialiste des questions de sécurité au Sahel, s’inquiète de la montée en puissance de la radicalisation de la population face à l’instabilité croissante du pays.

Le contexte actuel est volatile et préoccupant

Le coup d’État militaire au Niger, il y a trois semaines, a plongé le pays dans une période d’instabilité. « Le contexte est particulièrement volatile, ce n’est pas une bonne nouvelle pour la suite », exprime Jérôme Pigné, président et co-fondateur du réseau de réflexion stratégique sur la sécurité au Sahel, lors d’une interview sur franceinfo.

Une junte militaire confuse et imprévisible

Les putschistes ont d’abord déclaré être ouverts à la voie diplomatique, selon une médiation religieuse, avant d’annoncer quelques heures plus tard leur intention de « poursuivre » le président renversé Mohamed Bazoum pour « haute trahison ». Cette confusion et cette incohérence dans les déclarations de la junte interrogent Jérôme Pigné : « On a bien du mal à y comprendre quelque chose. Il y a eu en trois semaines 26 ou 27 communiqués de cette junte : cette fois, c’est une condamnation du président pour haute trahison, on ne comprend pas bien pourquoi ».

Des négociations qui font monter la pression

Le président Bazoum est toujours maintenu en otage par la junte, mais il n’a pas signé sa démission. Selon Jérôme Pigné, les négociations avec la junte font monter la pression et acculent ces derniers. Il souligne également que les sanctions prises ont des répercussions directes sur la population qui endure une hausse des prix des denrées de première nécessité. Cette situation « ne sera pas tenable longtemps » et risque de pousser la population vers une forme de radicalisation.

L’urgence d’une intervention rapide de la Cédéao

L’ultimatum de 7 jours donné par la Cédéao laisse présager une intervention militaire pour restaurer l’ordre constitutionnel et rétablir le président Bazoum dans ses fonctions. Chaque jour perdu dans ces négociations favorise les putschistes, souligne Jérôme Pigné. Toutefois, le spécialiste relativise le soutien populaire aux militaires, affirmant qu’ils paient des personnes dans la rue pour exprimer un soutien factice, et que des contre-manifestations ont lieu dans certaines régions.

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