Niger : la tribune dans la presse du président déchu Mohamed Bazoum « est inédite », estime un professeur de géopolitique
Michel Galy, chercheur au centre d’études sur les conflits et professeur de géopolitique à l’Institut des relations internationales, s’est exprimé sur franceinfo vendredi au sujet du président déchu du Niger, Mohamed Bazoum. Selon lui, la tribune publiée dans le Washington Post par Bazoum est « inédite et extraordinaire ».
Un appel à l’aide international
La tribune de Bazoum dans le Washington Post a attiré l’attention de Michel Galy. En effet, dans des situations similaires, les présidents déchus étaient généralement incarcérés et privés de communication. Or, Mohamed Bazoum avait encore la possibilité de téléphoner à des leaders internationaux, dont les présidents français et américain. Selon le chercheur, cette tribune pourrait être interprétée comme un appel aux États-Unis pour qu’ils puissent éventuellement intervenir et aider à restaurer l’ordre constitutionnel au Niger.
La junte militaire et les accords avec la France
La junte militaire qui a renversé le pouvoir au Niger a révoqué les accords militaires avec la France et a mis fin aux fonctions des ambassadeurs du Niger en France, aux Etats-Unis, au Nigeria et au Togo. Michel Galy souligne que la politique de la France est de faire intervenir en sous-main la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) et le Nigeria, qui possède une forte armée et est limitrophe du Niger. Cependant, une intervention militaire de la Cédéao au Niger est considérée comme difficile, compte tenu des positions du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée, qui se sont déclarés contre une intervention militaire et qui sont potentiellement alliés des putschistes. Le chercheur souligne également que ces pays ont des armées faibles.
L’avenir de la Cédéao
Michel Galy exprime son inquiétude quant à l’avenir de la Cédéao si elle ne parvient pas à intervenir de manière significative. Si la Cédéao ne respecte pas ses menaces et ne déploie pas de mesures concrètes, elle risque de perdre toute crédibilité.