Lors d’un entretien avec onze lecteurs du journal Le Parisien publié le dimanche 23 avril, le président Emmanuel Macron a reconnu qu’il aurait dû davantage s’impliquer pour défendre la réforme des retraites. À l’occasion du premier anniversaire de sa réélection le lundi 24 avril, le chef de l’État a annoncé son intention de se réengager pleinement dans le débat et de promouvoir une grande loi sur l’immigration.
Au cours d’une longue conversation avec des lecteurs du Parisien organisée à l’Élysée et mise en ligne par le journal le dimanche soir, Emmanuel Macron a abordé une variété de sujets, allant du bilan de son mandat aux projets futurs, en passant par l’éventualité d’une présidence de Marine Le Pen en 2027. Tout en mettant en garde contre une habitude du mensonge ou de déni du réel, le président a souligné que la représentante d’extrême droite ne pourrait arriver au pouvoir que si les défis du pays ne sont pas relevés.
La volonté de se « réengager dans le débat public »

Le président Emmanuel Macron, qui était resté discret depuis le début de l’année alors que la ministre Élisabeth Borne et son gouvernement défendaient la retraite à 64 ans, admet maintenant qu’il aurait dû s’impliquer davantage dans la réforme phare de son second mandat. Il déclare : « Peut-être que l’erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une cohérence à cette réforme et de la porter moi-même ». Cependant, il exprime également sa confiance envers sa première ministre Élisabeth Borne, en soulignant qu’elle fait du bon travail malgré la difficulté de la situation. Le président semble désormais déterminé à être plus présent dans les médias, passant d’une absence remarquée à une omniprésence médiatique.
Emmanuel Macron déclare : « Je dois me réengager dans le débat public car il y a encore des zones d’ombre. C’est pourquoi je le fais partout ». Il s’est donné un délai de cent jours pour relancer son mandat dans une impasse et a commencé à rencontrer les Français pour mieux comprendre leur mécontentement et leurs préoccupations sur le terrain.
Des moments difficiles sur le front de l’inflation
Le président Emmanuel Macron est confronté à une opposition croissante de la part de citoyens mécontents, qui le conspuent lorsqu’il fait des apparitions publiques et organisent des manifestations bruyantes en sa présence. Malgré cela, il rejette les accusations de mépris, même pour les « petites phrases » qui ont pu être mal interprétées, et affirme qu’il accepte la contestation.
Le président prévient les Français que les temps à venir seront difficiles en matière d’inflation, mais n’annonce aucune mesure immédiate pour y remédier. Il déclare : « Pour être honnête, les prix des produits alimentaires vont être difficiles jusqu’à la fin de l’été ». Selon lui, la solution réside dans le fait que le travail doit être mieux rémunéré, mais cela dépendra des employeurs et du dialogue social.
« Un seul texte » sur l’immigration

En attendant que la feuille de route du gouvernement soit précisée par Élisabeth Borne mercredi, Emmanuel Macron se montre prudent sur ses projets. Toutefois, il annonce qu’il souhaite mettre en place une grande loi sur l’immigration, qui serait à la fois « efficace et juste ». Il prévoit également de durcir les règles pour que les personnes « qui n’ont pas de raison d’être ici » soient plus rapidement renvoyées chez elles, tout en améliorant leur intégration. Contrairement à ce qu’il avait évoqué il y a un mois, il abandonne l’idée d’un projet saucissonné en plusieurs textes pour faciliter son adoption.
Sur le plan social, il souhaite revoir la réforme du RSA pour que « jamais une heure de travail ne puisse être moins intéressante » que ce dispositif. Il souhaite également mettre en place « la solidarité à la source » pour que toutes les personnes qui ont droit aux aides les reçoivent. En réponse à un autoentrepreneur qui se dit prêt à embaucher s’il est exonéré de charges sur le premier emploi créé, Emmanuel Macron promet de regarder cette demande de près.
Restauration écologique des écoles
Emmanuel Macron se montre prudent quant à la généralisation du service national universel (SNU). Il explique que la montée en charge du dispositif sera progressive, commençant par quelques départements pour ensuite s’étendre progressivement. Concernant l’écologie, il annonce son souhait de lancer un grand projet de restauration écologique des écoles. Quant à la santé, il confirme vouloir accélérer la délégation d’actes médicaux aux pharmaciens et aux opticiens, mais se plaint des résistances corporatistes auxquelles il fait face.