Tunisie : L’autoritarisme grandissant du président Kaïs Saïed depuis deux ans
Depuis le 25 juillet 2021, le président tunisien Kaïs Saïed a renforcé son pouvoir de manière autoritaire, en attaquant les contre-pouvoirs tels que les opposants politiques, les journalistes et les juges.
Un remodelage du régime politique tunisien
En deux ans, Kaïs Saïed a transformé le régime politique tunisien en faisant adopter une révision de la Constitution, qui lui donne le pouvoir de nommer et de révoquer les chefs du gouvernement et les ministres à sa guise. De plus, il ne peut pas être destitué, ce qui a renforcé son pouvoir présidentiel.
La suppression des contre-pouvoirs
Pour consolider son pouvoir, Kaïs Saïed s’est attaqué aux contre-pouvoirs imaginés pendant la transition démocratique de la Tunisie. Il a dissous le Conseil supérieur de la magistrature, permettant ainsi de révoquer les juges selon ses souhaits. De plus, il a utilisé une législation antiterroriste pour emprisonner les opposants politiques, les accusant de motifs délirants. Les médias et les journalistes sont également réprimés, avec plusieurs cas de violations des droits de l’homme recensés par l’ONU depuis la prise de pouvoir de Kaïs Saïed.
Un climat de peur et de répression
La répression en Tunisie s’est généralisée, avec une importante diminution de la liberté d’expression. Une loi condamnant la diffusion de fausses informations permet à l’État de surveiller l’utilisation d’internet et a contribué à la perte de 48 places de la Tunisie au classement de la liberté de la presse de RSF en deux ans. Les Tunisiens vivent dans un climat de peur et d’intimidation, avec une nette diminution de leur liberté d’expression.
La crise économique et les sorties racistes
La Tunisie connaît une crise économique importante, avec une dette élevée, un faible taux de croissance et un taux de chômage élevé. Face à cela, Kaïs Saïed a adopté une position anti-occidentale et refuse les réformes économiques proposées par le Fonds monétaire international. De plus, il a tenu des discours racistes en ciblant les migrants subsahariens, les accusant de vouloir changer la composition démographique de la Tunisie. Les migrants sont également victimes de graves abus de la part des forces de sécurité tunisiennes.
Une opposition peu mobilisée
Malgré ces abus de pouvoir, l’opposition en Tunisie est peu mobilisée. Beaucoup de Tunisiens soutiennent la politique autoritaire de Kaïs Saïed par nostalgie de l’ancien régime. De plus, les partis d’opposition sont divisés et ne proposent pas de contre-proposition solide. Cependant, quelques manifestations ont eu lieu pour dénoncer la dérive autoritaire de Kaïs Saïed.