Luc Leblanc, une vie marquée par le drame et le combat
Dans cet entretien exclusif, Luc Leblanc, ancien détenteur du maillot jaune et champion du monde sur route en 1994, se livre sur sa carrière, sa vie après le cyclisme, et ses démons intérieurs. De l’accident tragique qui a coûté la vie à son frère et a bouleversé sa vie, à sa reconversion difficile et sa tentative de suicide, Luc Leblanc raconte son parcours avec une sincérité déconcertante.
Un parcours marqué par l’adversité
Dès son enfance, Luc Leblanc doit faire face à l’adversité. L’accident qui coûte la vie à son frère est un véritable traumatisme qui le marque à jamais. Malgré sa jambe gauche brisée en mille morceaux, il fait preuve d’une incroyable détermination et choisit d’embrasser le cyclisme.
La religion, une échappatoire éphémère
Évoquant sa vocation initiale de devenir prêtre, Luc Leblanc confie que son passage par la religion était une fuite en avant, une tentative de trouver un sens à sa vie marquée par le drame. Finalement, il découvre que le vélo lui permet de rendre les gens heureux et de se sentir vivant, bien plus que la vocation religieuse ne l’aurait permis.
L’importance de Raymond Poulidor dans sa vie
Luc Leblanc révèle l’admiration qu’il a pour Raymond Poulidor, non seulement en tant que champion, mais aussi en tant que personne. Ce dernier a toujours été présent pour lui dans les moments difficiles, prodiguant conseils et soutien. La disparition de Poulidor en 2019 est un choc pour Leblanc, qui perd ainsi un mentor et un ami précieux.
Une popularité mitigée et des polémiques
Malgré ses succès et son maillot jaune en 1991, Luc Leblanc n’a pas connu la popularité d’un Laurent Fignon ou d’un Richard Virenque. Il a été souvent critiqué dans la presse, qualifié de pleureuse par Fignon lui-même. Cependant, il reste fidèle à lui-même et refuse de changer son image pour être plus apprécié ou connu.
Les moments décisifs de sa carrière
Leblanc revient sur les moments déterminants de sa carrière, notamment la prise du maillot jaune en 1991. Malheureusement, il évoque également la froideur de Cyrille Guimard, son entraîneur à l’époque, qui ne lui a pas réservé un traitement à la hauteur de son exploit. Malgré cette déception, Luc Leblanc garde en lui la fierté d’avoir porté le maillot jaune.
Une rencontre avec Bernard Tapie
En début de carrière, Luc Leblanc rejoint l’équipe Toshiba-Look, dirigée par Bernard Tapie. Il se souvient d’une anecdote où Tapie exprime son mécontentement lorsqu’il découvre que Leblanc lève les bras en seconde position lors d’une course. Malgré cette confrontation, Luc Leblanc reconnaît que grâce à Tapie, de nombreux cyclistes ont pu vivre décemment de leur sport.
La vérité sur le dopage
Leblanc évoque sans tabou le dopage dans le cyclisme. Il avoue avoir consommé de l’EPO pour maintenir son niveau après plusieurs années de carrière professionnelle, non pas pour améliorer ses performances. Il se dit convaincu qu’il aurait pu remporter des courses sans recourir à ces pratiques, mais avoue parfois ressentir une culpabilité à ce sujet.
Le retour à la vie normale
Après sa carrière, Luc Leblanc a vécu une période difficile. Il a investi dans un projet de jeans sans coutures qui a finalement échoué, entraînant la perte de ses économies. Cette période sombre de sa vie l’a conduit à envisager le pire, mais il a finalement réussi à remonter la pente.
Un témoignage poignant
L’entretien avec Luc Leblanc est l’occasion de découvrir une facette méconnue de sa vie et de sa carrière. Leblanc se confie avec une sincérité bouleversante, évoquant ses douleurs, ses espoirs déçus et ses combats intérieurs. Son témoignage est une leçon d’humilité et de résilience.
En conclusion, Luc Leblanc nous livre un récit poignant de sa vie, entre succès, drame, dopage et reconstruction. Son parcours est celui d’un homme qui a su trouver la force de se relever face à l’adversité et qui continue de regarder vers l’avenir, tout en gardant en lui les souvenirs de ses exploits sur la Grande Boucle. Un homme passionné qui a marqué le monde du cyclisme et qui laisse aujourd’hui une trace indélébile dans l’histoire de ce sport.