Tunisie : les autorités réfutent les « allégations sur des expulsions » de migrants
Les autorités tunisiennes ont réfuté jeudi 3 août des informations de l’ONU et de médias « sur des opérations d’expulsions » des migrants subsahariens aux frontières avec la Libye à l’est et l’Algérie à l’ouest. Dans une déclaration du ministre de l’Intérieur tunisien, Kamel Fekih a déclaré que ce qui a été publié par certaines organisations internationales et surtout la déclaration du porte-parole de l’ONU est caractérisé par des imprécisions, voire des contrevérités.
Des allégations infondées selon le ministre de l’Intérieur tunisien
Pour le ministre de l’Intérieur tunisien, les allégations de l’ONU concernant les expulsions de migrants sont infondées. Il a souligné que les forces de sécurité du pays font tout leur possible pour secourir et sauver les migrants aux frontières terrestres et maritimes. Le ministre a précisé que 15 327 migrants, dont 95% provenant d’Afrique subsaharienne, ont été sauvés entre janvier et juillet. Il a également insisté sur le fait que l’État tunisien n’est pas responsable de ce qui se passe hors de ses frontières.
Plus d’un millier de migrants expulsés selon une ONG
Selon l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW), après la mort d’un Tunisien lors d’une rixe avec des migrants à Sfax le 3 juillet, au moins 1 200 ressortissants subsahariens ont été expulsés par les forces de sécurité tunisiennes et déposés dans des zones inhospitalières aux frontières libyenne et algérienne. Le Croissant rouge tunisien en a pris environ 830 en charge, mais il reste 350 personnes, dont 12 femmes enceintes et 65 enfants, bloquées à Ras Jedir. De plus, des centaines de migrants continuent d’affluer dans le désert libyen en provenance de Tunisie, selon des témoignages recueillis auprès de migrants, de gardes-frontières libyens et d’ONG.
En réfutant les accusations de l’ONU et des médias, les autorités tunisiennes tentent de rétablir leur image et de dissiper les doutes concernant leur politique migratoire. Cependant, l’ONG HRW ainsi que des témoignages de migrants interrogés semblent attester de l’existence de ces expulsions. La situation des migrants subsahariens en Tunisie reste donc préoccupante et nécessite des actions concertées pour garantir la protection de leurs droits.