Réforme de la police : les 90 futurs directeurs départementaux nommés officiellement
Les 90 futurs directeurs départementaux de la police nationale (DDPN), qui constitueront le cœur de la réforme de la police judiciaire, ont été officiellement nommés. Le ministère de l’Intérieur a publié un télégramme informant de leur désignation, confirmée par le Service d’information et de communication de la police nationale (Sicop).
Une réforme très contestée
La réforme de la police judiciaire, engagée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, suscite de nombreuses contestations depuis un an. Les DDPN, qui seront dépendants du préfet, auront pour mission de prendre en charge tous les services de police de leur département, tels que le renseignement, la sécurité publique, la police aux frontières et la police judiciaire. L’objectif principal de cette réforme est de mettre fin au fonctionnement jugé inefficace de la police nationale en « tuyaux d’orgue ».
La crainte des opposants
Les opposants à cette réforme, notamment les policiers de la police judiciaire, étaient attentifs à la désignation des DDPN. Ils estiment que cette unité de commandement favorise la sécurité publique au détriment des enquêtes judiciaires, et renforce le pouvoir du préfet dans les enquêtes. L’Association nationale de la police judiciaire (ANPJ), créée en 2022 pour organiser la riposte, dénonce une « OPA hostile de la sécurité publique sur l’ensemble des services de la police nationale » et accuse le gouvernement d’opter pour une politique de sécurité axée sur l’ordre et la paix publique, au détriment du judiciaire.
Le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, quant à lui, défend ces nominations en affirmant avoir établi une liste « équilibrée ». Il souligne que de nombreux DDPN ont une expérience en police judiciaire et que le faible nombre de femmes sélectionnées est en partie dû à des contraintes de mobilité géographique.