Guerre en Ukraine : l’impact du non-renouvellement de l’accord sur les céréales par la Russie
Dans un contexte de guerre en Ukraine, la Russie a annoncé le non-renouvellement de l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes via la mer Noire. Alors que certaines voix s’inquiètent des conséquences d’une telle décision sur la crise alimentaire, un expert affirme que les Nations-unies ont exagéré ces risques.
Un expert estime que les conséquences sont limitées
Philippe Chalmin, professeur émérite à l’université Paris-Dauphine et spécialiste des matières premières et de l’énergie, a déclaré qu’il n’y aurait « pas énormément de conséquences » en cas de non-renouvellement de l’accord sur les exportations de céréales par les Russes. En effet, l’accord permettait à l’Ukraine d’exporter environ 50 millions de tonnes de céréales, dont seulement 17 millions de tonnes de blé, principalement exporté par la Russie. Selon Chalmin, les prix du blé n’ont pas beaucoup fluctué récemment et restent bien en dessous des sommets atteints l’année dernière.
Pas de risque de crise alimentaire selon l’expert
Interrogé sur les éventuels risques de crise alimentaire dans les pays les plus pauvres en cas de non-renouvellement de l’accord, Philippe Chalmin soutient qu’il n’y a jamais eu de risque réel. Il explique que la crise alimentaire résulte davantage des conflits, des guerres civiles et de la mauvaise gouvernance que d’un manque de disponibilité de céréales. Les pays les plus touchés par ces problèmes sont la République démocratique du Congo, le Soudan, le Nigeria, la Syrie, le Yémen et la Palestine.
Les moyens de pression de la Russie sont limités
Malgré l’annonce du non-renouvellement de l’accord sur les céréales, Philippe Chalmin estime que les moyens de pression de la Russie sont limités. En réalité, la Russie n’a pas fermé la porte à un renouvellement de l’accord, mais demande que sa banque agricole soit réintégrée au système de paiement interbancaire Swift, dont elle a été exclue lors des sanctions économiques. Cependant, la réticence des banques occidentales à travailler avec la Russie complique cette demande.
En conclusion, le non-renouvellement de l’accord sur les céréales par la Russie ne devrait pas entraîner de conséquences majeures sur la crise alimentaire, selon l’expert Philippe Chalmin. Cependant, cette décision reflète les tensions diplomatiques et les différends commerciaux entre les deux pays.