Nouveau rapport de Human Rights Watch révèle des exactions commises par l’armée malienne et la milice russe au Mali
Des abus perpétrés par l’armée malienne et « des hommes présumés » de la milice russe
Dans un rapport publié ce lundi, l’ONG Human Rights Watch documente des exactions commises par l’armée malienne en collaboration avec « des hommes présumés » de la milice russe. Ces derniers sont présents au Mali depuis 2022.
Une réalité difficile à ignorer
Après avoir dénoncé les violences attribuées aux djihadistes, l’organisation de défense des droits humains pointe maintenant du doigt les exactions commises par l’armée malienne et ses supplétifs russes dans un rapport publié le 24 juillet. Selon Human Rights Watch, ces forces armées ont exécuté sommairement et fait disparaître plusieurs dizaines de civils dans la région centrale du Mali depuis décembre 2022.
Des preuves et des témoignages
Entre mars et mai 2023, l’ONG a recueilli les témoignages de vingt personnes ayant été témoins de ces abus. Le rapport mentionne également une vidéo authentifiée qui confirme les faits. Les exactions ont eu lieu dans quatre villages des régions de Mopti et Ségou, dans le Centre du pays.
Des victimes innocentes
Les témoins racontent des scènes d’horreur où des hélicoptères militaires ont ouvert le feu sur des civils innocents. Certains ont réussi à fuir, mais d’autres n’ont pas eu cette chance et ont été abattus par les tirs des hélicoptères. Dans un autre village, les combattants étrangers ont mené un assaut brutal, laissant derrière eux des pillages, des passages à tabac et la mort de huit personnes.
Des actions en justice réclamées
Face à ces nouvelles révélations, Human Rights Watch demande à l’Union africaine et la CEDEAO d’exercer des pressions sur les autorités maliennes afin qu’elles enquêtent et sanctionnent les responsables de ces exactions. Cependant, Bamako dénonce une enquête « à charge » dont la méthodologie manquerait de fiabilité. Malgré cela, les allégations contenues dans le rapport feront l’objet d’une enquête de la part de la justice malienne pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Une situation alarmante
Ces signalements répétés d’exactions sont d’autant plus préoccupants que la Minusma, la mission onusienne au Mali, a récemment demandé le retrait de ses Casques bleus. Alors que le personnel de la mission est en train de quitter le pays, il est crucial pour les autorités maliennes de veiller à la protection des civils et de prévenir de nouvelles exactions lors des opérations militaires.