Paz Errázuriz à la Maison de l’Amérique latine : 40 ans d’engagement et de résistance
La photographe chilienne Paz Errázuriz est présentée pour la première fois à Paris à la Maison de l’Amérique latine. Avec une carrière de plus de 40 ans marquée par la dictature, elle a capturé des images empreintes d’empathie envers les populations marginalisées. L’exposition met en avant quinze de ses séries, dont trois inédites.
Une photographe engagée
Paz Errázuriz est une photographe engagée tant sur le plan politique que personnel. Son travail se concentre sur les femmes, les démunis et ceux qui se retrouvent en marge de la société. Elle développe des relations amicales avec ses sujets, ce qui caractérise son œuvre. Cette exposition est le résultat de « 40 ans d’engagement et de résistance », souligne la commissaire Béatrice Andrieux.
Des séries emblématiques
L’exposition débute avec la série récente et inédite « Sepur Zarco » (2016). Paz Errázuriz met en lumière le sort des femmes du village guatémaltèque de Sepur Zarco, victimes de l’esclavage sexuel pendant la guerre qui a opposé l’armée et la guérilla. Grâce à leur courage et à l’aide d’ONG, elles ont obtenu justice. Cette série marque la première fois où elles posent à visage découvert, après des années de peur de représailles.
Une autre série remarquable est « La manzana de Adán » (1982-1987), dans laquelle Paz Errázuriz se rapproche de communautés de travestis prostitués. Elle capture leur intimité, leurs chambres modestes, leurs moments de bonheur et de peine. Les relations amoureuses entre les malades mentaux sont également explorées dans la série « El infarto del alma » (1992-1994), révélant le bonheur qu’ils trouvent malgré leurs conditions de vie difficiles.
Le temps qui passe
Une des obsessions de Paz Errázuriz est le temps qui passe. Elle a réalisé une série de photographies de son fils Tomás pour capturer sa transformation de l’adolescence à l’âge adulte. Autre manifestation du temps qui passe, la série « Tango » (1988) met en scène des couples âgés dansant avec une grande intensité et sensualité.
L’exposition et le livre
En parallèle de l’exposition, un livre intitulé « Paz Errázuriz, Histoires inachevées » est publié. Il s’agit du premier livre en français de la photographe chilienne et il est coédité par la Maison de l’Amérique latine et les éditions Atelier EXB. Il contient des textes de Béatrice Andrieux et Marie Perennès ainsi que 137 photographies (45 €).
L’exposition se tient à la Maison de l’Amérique latine à Paris du 8 septembre au 20 décembre 2023. L’entrée est libre.