Le 1er mai verra un renouveau de la mobilisation contre la réforme des retraites, avec une perturbation importante du trafic aérien. Les contrôleurs aériens ont appelé à la grève, ce qui entraînera l’annulation de 25 à 33% des vols dans plusieurs aéroports, y compris à Paris-Orly et Roissy-Charles-de-Gaulle. La DGAC a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols pour s’adapter aux effectifs d’aiguilleurs du ciel disponibles.
Ces arrêts de travail sont organisés par des syndicats qui s’opposent à la réforme des retraites promulguée en mi-avril. Les perturbations toucheront également plusieurs aéroports régionaux, avec l’annulation préventive de 33% des vols à Marseille, Lyon, Bordeaux, Nantes et Toulouse, et de 25% des mouvements à Nice et à Beauvais près de Paris.
L’impact sur les vols européens
La mobilisation des contrôleurs aériens s’annonce comme l’une des plus importantes depuis le début de la contestation de la réforme. La DGAC a alerté les passagers sur les perturbations et les retards à prévoir malgré les mesures préventives mises en place. Elle a conseillé aux passagers de reporter leur voyage si possible et de contacter leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol.
Outre les aéroports, certains centres en route de la navigation aérienne (CRNA) pourraient également être touchés, ce qui aura des répercussions sur le trafic aérien européen en cascade en raison de la position géographique de la France. Cela oblige de nombreuses compagnies étrangères à annuler ou à retarder des vols, ce qui est source de mécontentement.
Selon la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), qui représente les compagnies aériennes en France, environ 3 500 vols ont été annulés au premier trimestre en raison de la grève, dont 500 ont été annulés à chaud sans préavis aux passagers, entraînant des situations difficiles dans les aérogares. L’organisme de surveillance du trafic aérien européen, Eurocontrol, a estimé à dix millions le nombre de passagers touchés par la grève entre mars et début avril. À la fin du mois de mars, Airlines for Europe, la principale organisation de compagnies aériennes européennes, a appelé la Commission européenne à agir pour protéger les survols du territoire français en cas de grève des contrôleurs aériens, comme cela se fait déjà en Italie et en Espagne.
Elisabeth Borne invite les manifestants au calme
En parallèle de ces annonces, Elisabeth Borne a pris la parole concernant la grève prévue pour le 1er mai, sur le plateau de France 2, le jeudi 27 avril 2023, au lendemain de la présentation de sa feuille de route dans le cadre des « cent jours d’apaisement » et « d’action » décrétés par Emmanuel Macron. La Première ministre a exprimé sa confiance envers les organisations syndicales pour que les manifestations se déroulent dans le calme. Elle a également évoqué sa compréhension envers les Français qui souhaitent exprimer leur désaccord avec la réforme, mais a regretté le manque de dialogue qui a conduit à des manifestations bruyantes telles que les comités de « non-accueil » aux ministres en déplacement ou les concerts de casseroles. Elle a ajouté qu’elle souhaitait rencontrer les syndicats à Matignon pour entamer un dialogue constructif.
