Policier incarcéré à Marseille : un témoignage poignant
Depuis le placement en détention provisoire d’un agent de la BAC de Marseille soupçonné de violences policières lors des émeutes, un mouvement de contestation a émergé au sein de la police. Un policier marseillais, qui a lui-même vécu ces violences urbaines, a décidé de se mettre en arrêt maladie pour exprimer son soutien à son collègue incarcéré.
Un collègue emprisonné, une incompréhension totale
Arthur*, le policier en arrêt maladie, raconte qu’il connaît bien le policier incarcéré de la BAC de Marseille. Il se sent concerné par cette situation car il était également sur le terrain lors des émeutes. Il témoigne : « Il faut se rendre compte que depuis 20 ans, je n’ai jamais connu ce genre d’émeutes. Ce collègue, ça aurait pu être moi ou tout policier qui, ce soir-là, a travaillé. »
Un mal-être qui pousse à l’arrêt maladie
Profondément touché par l’incarcération de son collègue, Arthur s’est rendu chez son médecin et prévoit de contacter le service de soutien psychologique de l’administration. Il exprime le malaise ressenti au sein de la police : « Je suis allé voir mon médecin, je ne pouvais plus et je pense même contacter le service de soutien psychologique de l’administration parce qu’on en arrive à bout ». Ce témoignage révèle le mouvement de contestation qui a émergé suite à l’incarcération du policier marseillais.
Une incarcération contestée
L’incarcération du policier marseillais a suscité de vives réactions de la part des policiers, mais aussi d’élus de l’opposition et de magistrats. Frédéric Veaux, le patron de la police nationale, a également contesté cette décision. Le président Emmanuel Macron, depuis la Nouvelle-Calédonie, a exprimé sa compréhension de « l’émotion des policiers » tout en rappelant que personne n’est au-dessus de la loi en République.
Un avenir incertain pour Arthur
Arthur se questionne sur son avenir au sein de la police, face au nombre croissant de policiers qui ne souhaitent plus travailler sur la voie publique. Il envisage de se reconvertir dans un service plus tranquille, tout en affirmant que, malgré tout, il se sent utile en tant que policier. Les propos de soutien de Frédéric Veaux sont donc bien accueillis par Arthur et les collègues : « Je peux vous assurer que ça a fait plaisir aux collègues d’entendre ça, de se sentir soutenu et compris. En fait, on est la profession la plus contrôlée. Je peux vous assurer qu’aucun policier ne se sent au-dessus des lois. » Le mouvement de contestation commence d’ailleurs à se diffuser dans d’autres régions de France.
*Le prénom a été modifié