Sénégal : Ousmane Sonko met fin à sa grève de la faim
L’opposant sénégalais, Ousmane Sonko, a décidé de « suspendre » sa grève de la faim qu’il avait entamée depuis son incarcération à la fin du mois de juillet. Cette annonce a été faite par un porte-parole de son parti sur les réseaux sociaux et relayée par l’AFP. Hospitalisé à Dakar depuis le 6 août, Ousmane Sonko a accepté de mettre fin à sa grève de la faim suite à la demande du chef de la puissante confrérie musulmane des mourides, le khalife général Serigne Mountakha Mbacké.
Des appels pour la fin de la grève de la faim
Plusieurs appels, provenant notamment de leaders religieux influents au Sénégal, ont été lancés ces derniers jours afin de convaincre Ousmane Sonko d’arrêter sa grève de la faim. Alors que ses partisans et sympathisants réclamaient sa libération, le chef de l’opposition sénégalaise a donc accepté de mettre un terme à son action. Le chef de la confrérie des mourides avait demandé à une délégation de transmettre un appel à Ousmane Sonko pour qu’il recommence à s’alimenter.
Une condamnation définitive selon Dakar
Ousmane Sonko, candidat à l’élection présidentielle de 2024, a été déclaré coupable de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme le 1er juin dernier. Refusant de se présenter au procès, qu’il considérait comme un complot visant à l’écarter de la course à la présidence, il a été condamné par contumace. Par la suite, il a été incarcéré fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation, dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État. Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique, le ministre sénégalais de la Justice a déclaré que la condamnation de l’opposant dans cette affaire était « définitive », le rendant ainsi inéligible pour la présidentielle de 2024.
En mettant fin à sa grève de la faim, Ousmane Sonko espère peut-être ouvrir la voie à des négociations avec les autorités sénégalaises concernant sa détention et les charges qui pèsent contre lui. Cette décision intervient également suite aux appels pressants de personnalités religieuses du pays. Néanmoins, il est important de noter que cette suspension de la grève de la faim ne signifie pas la fin de la contestation de l’opposant sénégalais. Affaire à suivre.