23.7 C
Paris
mercredi, septembre 27, 2023

Silence et peur : les associations d’aide aux exilés en Tunisie face à la pression à Sfax

Date:

Tunisie : la pression sur les associations d’aide aux exilés à Sfax

Depuis le début de l’été, la situation des migrants en Tunisie est devenue de plus en plus tendue. Le président Kaïs Saïed a accusé les ONG de nuire à l’image du pays, tandis que les associations dénoncent des violences de la part des habitants hostiles aux exilés.

Des associations méfiantes et silencieuses

Les associations d’aide aux exilés à Sfax, dans l’est de la Tunisie, se retrouvent contraintes de se cacher et de rester silencieuses. Les locaux de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) sont bien cachés et surveillés par des caméras de sécurité. La pression sur ces associations a augmenté après les violences racistes et xénophobes qui ont éclaté dans la ville en juillet. Le président, Kaïs Saïed, critique le travail des associations, les accusant de manipuler l’opinion publique.

La situation urgente à Sfax

Sfax est confrontée à une situation urgente depuis les violences de juillet et la signature d’un accord entre l’UE et la Tunisie pour empêcher les départs de migrants vers l’Europe depuis les côtes tunisiennes. Des milliers d’exilés se retrouvent livrés à eux-mêmes, errant dans les rues ou se cachant. Pourtant, obtenir des informations sur la situation à Sfax est compliqué, avec la présence policière et le silence des ONG. Les bénévoles de l’ATFD continuent néanmoins d’aider les femmes exilées en recueillant des informations sur leurs cachettes et en leur apportant de l’aide alimentaire.

La peur des associations et des médias

Les associations et médias qui osent parler des migrants en Tunisie sont fichés et suivis par la police. Les habitants hostiles aux exilés les harcèlent et les menacent. Les membres de l’ATFD ne sortent plus seuls et prennent de grandes précautions pour éviter d’être repérés. Les autorités les accusent de tout et de rien, rendant défendre les migrants très dangereux pour les activistes locaux. La société civile en Tunisie est ainsi devenue la cible d’un pouvoir autoritaire. Les associations et initiatives personnelles sont également menacées par la justice si elles viennent en aide aux migrants en situation irrégulière.

Une situation qui s’aggrave chaque jour

La situation des migrants en Tunisie ne cesse de s’aggraver, avec une augmentation du nombre de personnes dans le besoin et une diminution des ressources disponibles. Les exilés sont également exposés aux maladies, et les associations appellent l’État à intervenir face à cette situation inhumaine. Cependant, la perspective d’une loi qui restreindrait les activités des associations se profile, ce qui suscite de vives inquiétudes. Les associations continuent néanmoins leur travail dans la discrétion, car elles n’ont pas le choix devant cette situation critique et infructueuse.

Sur le meme sujet

Le Digital Services Act : pas de censure, affirme Thierry Breton.

Le Digital Services Act vise à lutter contre les...

Lampedusa : les migrants pris au piège des fausses informations

Des vidéos faussement associées à l'afflux de migrants à...

Erreur judiciaire bouleversante : Yusef Salaam, futur conseiller municipal de New York

Etats-Unis : Yusef Salaam, de victime d'une erreur judiciaire...

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici