Deux hommes tués par des garde-côtes algériens pendant une sortie en jet-ski
Le 29 août dernier, deux hommes ont été abattus alors qu’ils étaient en sortie en jet-ski à la frontière entre le Maroc et l’Algérie. Les garde-côtes algériens déclarent avoir tiré sur ces vacanciers franco-marocains suite à un refus d’obtempérer.
Un incident tragique
Bilal Kissi, un vacancier franco-marocain, et son cousin Abdelali Mechouar ont perdu la vie lors de cette tragique journée. Les autorités algériennes justifient leurs tirs par un refus d’obtempérer de la part des victimes, mais la famille des deux hommes parle d’un « drame d’une cruauté sans nom ». Des avocats ont annoncé leur intention de déposer plainte en France pour assassinat.
Le récit des faits
Le mardi 29 août, Bilal Kissi et son cousin Abdelali Mechouar partent de la station balnéaire marocaine de Saïdia en jet-skis. Le frère aîné de Bilal, présent lors de la sortie, témoigne : « Nous nous sommes égarés. Nous manquions d’essence pour les jet-skis et nous dérivions. Dans le noir, nous nous sommes retrouvés dans les eaux algériennes ». Selon lui, un bateau des garde-côtes algériens aurait tenté de les renverser en zigzagant. Les occupants du bateau ont ensuite ouvert le feu, tuant Bilal Kissi et son ami, et arrêtant Smaïl Snabé, un autre membre du groupe.
Les victimes et les conséquences
Bilal Kissi, 29 ans et père de deux enfants, a été retrouvé mort sur la plage marocaine. Son frère aîné, Mohamed Kissi, a pu regagner la plage sain et sauf. Abdelali Mechouar, commerçant en France et père d’un enfant de 5 ans, est décédé en mer. Smaïl Snabé, également franco-marocain, est quant à lui détenu en Algérie. Un autre membre du groupe se trouve encore en réanimation à Oujda, au Maroc.
La version des autorités algériennes
Le ministère de la Défense algérien rapporte qu’une patrouille des garde-côtes algériens a intercepté les jet-skis qui avaient franchi clandestinement les eaux territoriales algériennes. Face au refus d’obtempérer des vacanciers, plusieurs tirs de sommation ont été effectués. Les garde-côtes ont ouvert le feu, forçant un des jet-skis à s’immobiliser tandis que les deux autres prenaient la fuite. Le ministère justifie ces tirs par une activité accrue de bandes de narcotrafic et du crime organisé dans la zone frontalière.
Une enquête en cours et une plainte à venir
Une enquête a été ouverte au Maroc pour déterminer les circonstances exactes de ce drame en mer. La famille des victimes compte déposer plainte en France pour « assassinat aggravé, tentative d’assassinat aggravé, détournement de navire et non-assistance à personne en danger ». Les avocats soulignent le mutisme des autorités algériennes et l’importance de faire toute la lumière sur cette affaire.
Des tensions exacerbées entre le Maroc et l’Algérie
Cette affaire risque d’aggraver les tensions entre le Maroc et l’Algérie, déjà vives en raison du conflit territorial du Sahara occidental. Le Conseil national des droits de l’homme marocain a condamné l’usage de balles réelles par les garde-côtes algériens et a qualifié cette action de grave violation des normes internationales. Pour l’instant, le gouvernement marocain n’a pas encore réagi officiellement à cette affaire.