Lutte contre le paludisme : un vaccin déployé au Ghana marque l’aboutissement de 30 ans de recherche
Le Ghana approuve un nouveau vaccin antipaludique
Le Ghana a récemment donné son feu vert pour l’administration d’un nouveau vaccin contre le paludisme à grande échelle. Le vaccin, appelé R21/Matrix M, a montré une efficacité de 77% chez les personnes qui l’ont déjà reçu, dépassant ainsi les recommandations de l’OMS fixées à 75%. Il est principalement administré aux enfants de moins de 3 ans, qui sont les plus exposés au risque de décès suite à une contamination par le paludisme. Les autorités ghanéennes ont été si confiantes dans les résultats des essais cliniques qu’elles n’ont pas attendu leur publication définitive pour déployer le vaccin à grande échelle.
Une coopération internationale pour l’élaboration et la distribution du vaccin
Ce vaccin antipaludique a pu être développé et distribué au Ghana grâce à une étroite coopération internationale. Des chercheurs de l’université d’Oxford, au Royaume-Uni, ont travaillé pendant 30 ans pour mettre au point ce vaccin. L’Inde, en tant que géant mondial de l’industrie pharmaceutique, est également impliquée dans la production du vaccin et est capable de produire jusqu’à 200 millions de doses par an. Cette collaboration internationale permet une production modeste et relativement simplifiée du vaccin, facilitant ainsi sa distribution en Afrique.
Le coût modeste et la possibilité de production en Afrique
Comparé à d’autres vaccins, le coût du R21/Matrix M est modeste. De plus, sa production n’est pas compliquée, ce qui ouvre la possibilité de produire le vaccin directement en Afrique à l’avenir. Cette facilité de production contribue à une distribution plus large du vaccin sur le continent, une leçon importante tirée de la pandémie de Covid-19. Des difficultés ont été rencontrées pour donner un accès équitable aux vaccins aux populations africaines, et le développement de la production locale pourrait contribuer à résoudre ce problème.
Le rôle du changement climatique dans la lutte contre le paludisme
Malgré l’introduction de ce nouveau vaccin, la lutte contre le paludisme reste un défi. Le changement climatique joue un rôle significatif dans la propagation de la maladie. Les inondations et les cyclones favorisent la multiplication des moustiques, qui sont les vecteurs du paludisme. Par exemple, les fortes pluies au Pakistan en 2022 ont entraîné une multiplication par quatre des cas de paludisme. Des conséquences similaires ont été observées après le passage de l’ouragan Freddy le long de l’océan Indien. Si de tels événements climatiques deviennent plus fréquents, le vaccin ne pourra être qu’un moyen de freiner la propagation de la maladie, et non de l’éradiquer complètement.
En conclusion, le déploiement du vaccin antipaludique au Ghana est une avancée majeure dans la lutte contre cette maladie dévastatrice. Grâce à la coopération internationale et à la production potentielle en Afrique, ce vaccin pourrait avoir un impact significatif sur la réduction de la prévalence du paludisme. Cependant, il est essentiel de prendre en compte les effets du changement climatique pour maximiser les efforts de prévention et de traitement.