La France rattrape son retard en matière de soins palliatifs, mais peut mieux faire
La France a fait des progrès significatifs en matière d’offre de soins palliatifs, mais la moitié des malades qui en ont besoin n’y ont toujours pas accès, selon un rapport de la Cour des comptes. Malgré une augmentation de près de 30% de l’offre depuis 2015, il existe encore des disparités territoriales et un manque de services spécialisés dans une vingtaine de départements.
Des efforts concentrés à l’hôpital
L’augmentation de l’offre de soins palliatifs a principalement profité à l’hôpital, qui compte désormais plus de 7500 lits dédiés. Cependant, les disparités territoriales persistent et de nombreux établissements médico-sociaux ne proposent toujours pas cette offre de soins essentielle. La Cour des comptes recommande donc un grand plan de formation pour les soignants en maisons de retraite et la mise en place d’équipes mobiles de soins palliatifs sur tout le territoire.
De nouvelles dépenses nécessaires
Malgré un budget de l’ordre de 1,5 milliard d’euros en 2021, la France n’arrive toujours pas à couvrir la totalité des besoins en soins palliatifs. Selon la loi Claeys-Leonetti, environ 60% des personnes en fin de vie nécessitent ces soins, ce qui représente environ 380 000 personnes par an. Cependant, seulement 50% de ces besoins sont actuellement couverts. Avec le vieillissement démographique, la population concernée va continuer à augmenter, rendant encore plus urgent le renforcement de l’offre de soins palliatifs.
Une réflexion en cours sur l’aide active à mourir
Le rapport de la Cour des comptes ne se prononce pas sur la proposition d’une « aide active à mourir » faite par le gouvernement. Cependant, la présidente de chambre à la Cour des comptes, Véronique Hamayon, a souligné l’importance d’appliquer d’abord la loi existante sur les soins palliatifs avant de considérer d’autres mesures.
En conclusion, la France a fait des progrès importants en matière de soins palliatifs, mais il reste encore beaucoup à faire pour garantir l’accès à ces soins à tous les malades en fin de vie. Il est nécessaire d’investir davantage dans la formation des soignants et de renforcer l’offre de soins palliatifs à domicile et en maisons de retraite. Seul ainsi le droit aux soins palliatifs pourra devenir effectif et répondre aux besoins croissants d’une population vieillissante.