Les demandeuses d’asile en France victimes de violences sexuelles
Une enquête révèle que les demandeuses d’asile en France sont souvent confrontées à des violences sexuelles une fois arrivées dans le pays. Des chercheurs ont interrogé 283 migrantes, parmi lesquelles 17 ont affirmé avoir été violées et près d’un tiers ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles. Ces chiffres alarmants mettent en lumière la vulnérabilité de ces femmes, déjà fragilisées lors de leur parcours migratoire.
Des agressions persistantes même en « pays sûr »
L’enquête, publiée dans la revue scientifique The Lancet Regional Health, s’est concentrée sur les violences sexuelles subies par les demandeuses d’asile peu après leur arrivée dans le sud de la France. Plus de 30% des 273 femmes interrogées ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles entre octobre 2021 et mars 2022. Parmi elles, 17 ont signalé avoir été violées au cours de l’année écoulée. Il est également important de souligner que 75,7% des femmes interrogées avaient déjà subi des violences sexuelles avant leur arrivée en France, dont 139 avaient été violées.
Le lien entre modalités d’accueil et violences sexuelles
L’enquête met en évidence le lien entre les modalités d’accueil et les violences sexuelles. Les mois qui suivent l’arrivée des demandeuses d’asile dans un pays européen d’accueil semblent être une période à haut risque de violences sexuelles. Selon les auteurs de l’étude, les conditions d’accueil sans accompagnement à l’hébergement augmentent l’exposition à ces agressions. Plus de 40% des agressions et viols signalés ont eu lieu dans le logement des victimes, et la plupart des auteurs étaient inconnus.
Un manque de soutien des autorités françaises
L’enquête révèle également que les victimes de violences sexuelles parmi les demandeuses d’asile sont souvent démunies face aux autorités françaises. Moins de 10% d’entre elles ont sollicité les services de police au moment des violences, et plus de la moitié des femmes victimes de violence n’ont pas demandé d’aide. Ce constat souligne le besoin urgent de mettre en place des dispositifs d’accompagnement et de soutien spécifiques pour ces femmes vulnérables.
En résumé, cette enquête met en lumière les violences sexuelles subies par les demandeuses d’asile en France, même une fois arrivées dans un pays considéré comme sûr. Les conditions d’accueil précaires et le manque de soutien des autorités françaises contribuent à cette triste réalité. Il est essentiel de prendre des mesures pour garantir la sécurité et le bien-être de ces femmes, en leur fournissant un accompagnement adéquat et en renforçant les mécanismes de protection contre les violences sexuelles.