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mercredi, septembre 27, 2023

Violences urbaines : quand les profs se confrontent à la colère des élèves

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« L’histoire se répète » : le malaise des profs face à la colère des élèves dans les quartiers touchés par les violences urbaines

Depuis le retour au calme dans les quartiers touchés par les violences urbaines, de nombreux enseignants font part de leur désarroi face à l’expression croissante de la colère de leurs élèves.

Un malaise ressenti par de nombreux professeurs

Ces professeurs travaillent dans des zones près de Paris, Marseille, les Hauts-de-France ou Caen. Depuis des années, ils constatent une montée de la colère chez leurs élèves, même si la situation semble s’être apaisée ces derniers jours dans les quartiers les plus touchés par les violences urbaines. « Ils témoignent de stigmatisations qu’ils peuvent vivre sur le terrain au quotidien », explique Laurène Thibaut, secrétaire départementale au Snes-Fsu dans les Hauts-de-Seine, ajoutant que certains élèves font également l’expérience de discriminations, notamment par l’intermédiaire des médias.

Un décalage entre les valeurs républicaines et la réalité vécue par les élèves

Dans un collège à Colombes, qui est en éducation prioritaire, une professeure d’histoire-géographie et d’enseignement moral et civique rencontre des difficultés à transmettre ses messages : « Quand on en parle, ils sont réceptifs aux grandes valeurs de la République ‘Liberté, Égalité, Fraternité’, ça, il n’y a pas de doute. Après, ça ne correspond pas forcément à ce qu’ils vivent au quotidien. Toutes les violences, y compris des violences policières, dont ils sont témoins, qu’ils peuvent observer dans leur quartier et qui les révoltent, ils en parlent régulièrement », confie-t-elle.

Des événements passés qui résonnent encore aujourd’hui

Une autre professeure d’histoire, qui souhaite rester anonyme, discute également avec ses élèves de la mort de deux jeunes à Clichy-sous-Bois lors d’une intervention policière en 2005 : « la différence, c’est quand même le support et le témoignage vidéo qui change tout et qui peut peut-être expliquer pourquoi les violences ont été si fortes dès le début ». Travaillant dans l’un des 240 établissements scolaires visés par les émeutes, elle souligne que « le souci, c’est que ce sont toujours les mêmes conditions. Tant que les inégalités qu’ils subissent sur le plan social, économique, d’accès aux études supérieures, à la culture, ne seront pas un minimum réglées… Ce n’est pas étonnant malheureusement que l’histoire se répète vu que le contexte est relativement semblable. »

Des enjeux à prendre en compte pour éviter de nouvelles violences

Si certains professeurs en colère, qui sont minoritaires parmi ceux qui ont accepté de s’exprimer, pointent du doigt l’éducation des parents, tous s’accordent à dire qu’il est essentiel de mettre des moyens dans l’école, les associations et les éducateurs de rue afin d’éviter de futures explosions de violence.

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