En été, les lapins peuvent être touchés par une maladie appelée myase, provoquée par des mouches parasites. Si cette affection n’est pas détectée rapidement, elle peut causer des dommages importants à la santé du lapin, voire mettre sa vie en danger. Il est donc essentiel de reconnaître les premiers signes d’une contamination pour stopper son développement le plus tôt possible. Voici tout ce que vous devez savoir sur la myase chez le lapin, une maladie grave et douloureuse.
Comprendre la myase chez le lapin
La myase (ou myiase) est une maladie parasitaire causée par des mouches qui pondent leurs œufs dans les plis de la peau de l’animal. Ces insectes sont attirés par les odeurs d’urine et d’excréments, ainsi que par la chaleur et l’humidité, et pondent souvent dans la région de l’anus ou dans la litière. Les œufs éclosent en larves qui se développent sous la peau du lapin, se nourrissant de sa chair et pouvant causer des dommages internes considérables nécessitant une intervention médicale urgente.
Les différents stades de la myase
Les mouches cherchent des débris organiques pour pondre, et les matières fécales correspondent parfaitement à leurs critères. Les crottes collées aux fesses du lapin créent un environnement chaud et humide idéal pour la ponte. En quelques heures à deux jours, les œufs éclosent en larves qui cherchent immédiatement une source de nourriture. Les vers commencent par attaquer la peau du lapin, provoquant un inconfort, puis sa chair, causant des douleurs. La destruction des tissus sous-cutanés génère une odeur nauséabonde qui attire d’autres mouches et pontes supplémentaires. À terme, le lapin peut être infesté par des centaines de vers susceptibles de causer une surinfection bactérienne ou même une gangrène. Lorsque les vers sont à un stade avancé de maturation et que les tissus sont profondément atteints, le pronostic peut être sombre pour le lapin.
Symptômes de la myase chez le lapin
La myase chez le lapin se manifeste par plusieurs signes à repérer pour stopper l’infestation le plus rapidement possible. Voici quelques symptômes que l’on peut observer chez le lapin contaminé :
- Des amas d’œufs de mouche sur le pelage de l’animal ;
- Des larves jaunâtres et blanchâtres (souvent au niveau des parties génitales et de l’anus) ;
- Un comportement léthargique du lapin (dû aux douleurs) ;
- Un isolement à l’intérieur de son clapier ;
- Des grincements de dents ;
- Une perte d’appétit (et/ou de soif) entraînant un affaiblissement et une déshydratation ;
- Des mauvaises odeurs (émanant de la chair en décomposition) ;
- Un état de choc. À ce stade avancé de la maladie, on remarque un halètement du lapin, des muqueuses pâles (yeux, gencives), des convulsions, une perte de connaissance.
Si vous observez ces signes cliniques, il est impératif de consulter votre vétérinaire car la myase progresse rapidement et peut causer le décès de l’animal.
Facteurs favorisant l’apparition de la myase
Les mouches aiment pondre sur les parties de l’anatomie qui sentent l’urine et les excréments, tandis que les larves s’épanouissent dans un milieu chaud et humide. Voici quelques facteurs qui peuvent favoriser l’apparition de la myase :
- Des troubles urinaires et digestifs (diarrhées) ;
- Des poils longs, caractéristiques de certaines races de lapin. Un pelage non entretenu risque en effet de retenir des traces de miction et de déjection ;
- Le surpoids. Un lapin gêné par ses bourrelets ne peut pas faire sa toilette correctement. De plus, les plis de sa peau entretiennent la chaleur et l’humidité favorables à la survenue de dermatites. Or, les asticots sont friands de ce type de lésions ;
- Toute entrave au toilettage du lapin, tels que l’arthrose, un abcès dentaire, une maladie ou une blessure ;
- Des conditions de vie insalubres dues à un nettoyage insuffisant des litières et des cages ;
- Des températures élevées. L’été est propice à la contamination par les mouches car il s’agit de sa saison de reproduction et que la chaleur favorise la croissance de sa progéniture.
Que faire en cas de myase chez le lapin ?
Si vous constatez la présence d’œufs ou d’asticots sur la peau de votre animal, retirez-les à l’aide d’une pince à épiler. Lavez la lésion à l’eau et au savon puis séchez-la avec un sèche-cheveux. Si la peau est irritée, appliquez un antiseptique. Si vous n’êtes pas sûr du stade de croissance des vers, emmenez votre lapin rapidement chez votre vétérinaire. Le vétérinaire peut être amené à pratiquer une anesthésie générale de l’animal pour tondre la zone touchée, retirer les asticots et nettoyer la plaie. Ensuite, un traitement à base d’anti-inflammatoires pour apaiser la douleur et d’antibiotiques pour éviter une surinfection est généralement prescrit. Dans les cas les plus graves, les soins ne peuvent malheureusement pas sauver le lapin et l’euthanasie est recommandée.
Prévention de la myase
Il est tout à fait possible de prévenir l’apparition de cette maladie parasitaire chez le lapin grâce à des soins et des mesures très simples. Voici nos conseils pour éviter une contamination par la myase :
- Examinez régulièrement la peau de votre animal, en particulier la zone anale et génitale pour voir si des œufs ou des larves ne s’y cachent pas ;
- Nettoyez son arrière-train si vous repérez des traces d’urine ou d’excréments. Un lapin qui se toilette minutieusement et qui a des restes de miction ou de déjection peut avoir un problème de santé à signaler à votre vétérinaire ;
- Changez fréquemment sa litière, surtout en période estivale ;
- Nettoyez régulièrement sa cage ;
- Brossez quotidiennement les poils de votre lapin, en insistant sur la région postérieure, plus sujette aux nœuds et aux bourres ;
- Raccourcissez la fourrure de votre lapin s’il s’agit d’une race à poils longs ;
- Contrôlez l’alimentation de votre lapin pour favoriser la production normale des selles ;
- Surveillez le poids de votre animal afin qu’il ne soit pas gêné pour le toilettage ;
- Éloignez les mouches de votre intérieur à l’aide de pièges naturels (bandes collantes, huiles essentielles, moustiquaires…) ;
- Éliminez de l’environnement du lapin tout ce qui risque d’attirer les mouches, comme des restes de nourriture, des ordures ménagères ou du compost.
