La mangouste est un mammifère carnivore audacieux qui n’hésite pas à affronter les serpents, même les plus venimeux. Agile et rapide, ce petit carnivore poilu attaque sans hésitation. Même une morsure venimeuse ne l’arrête pas. Découvrons ensemble ce mammifère intrépide.
Caractéristiques de la mangouste
Les mangoustes, ou herpestidés, sont une famille de mammifères carnivores féliformes. On compte trente-huit espèces dont la taille varie de trente centimètres à un mètre vingt pour la mangouste d’Afrique. Elles ont un museau pointu, un corps allongé, de petites oreilles rondes avec une membrane qui se referme lorsqu’elles fouillent le sol. Leurs courtes pattes sont équipées de griffes rétractiles et leur longue queue touffue peut servir de trépied pour se tenir debout. Toutes les espèces ont un excellent odorat et une très bonne vision.
Habitat de la mangouste
La mangouste est principalement présente en Afrique, en Asie du Sud et du Sud-est. L’espèce la plus commune est celle d’Égypte (herpetes ichneumon) qui occupe presque tout le continent africain et le sud-ouest de l’Europe. Ce mammifère apprécie la chaleur et les grands espaces, s’adaptant aussi bien aux forêts tropicales d’altitude (jusqu’à 2 000 m) qu’aux bords de mer, aux déserts, aux régions arides, aux savanes, aux prairies et campagnes.
La mangouste : une solution devenue problème
Aucune espèce de mangouste n’est originaire du continent américain. Les tentatives d’introduction pour lutter contre les rats dans l’archipel d’Hawaï et les plantations de canne à sucre aux Antilles au XIXe siècle se sont révélées inefficaces. Les mangoustes, étant diurnes, et les rats, nocturnes, ne se croisaient jamais. Les mangoustes ont proliféré et causé des ravages dans les élevages de volailles, déséquilibrant les écosystèmes et propageant la rage. On attribue à la mangouste la disparition de l’Ameive de Guadeloupe (lézard) et de la Chevêche des Terriers (chouette). Son introduction à Hawaï en 1883 a également eu un impact important sur les espèces autochtones, principalement oiseaux et reptiles.
Comportement de la mangouste
La mangouste est très active : elle court, saute, nage, grimpe aux arbres avec une grande agilité mais elle aime aussi se prélasser au soleil. Son comportement varie : de loin, elle crie et montre les dents pour exprimer son irritation. Quand on l’approche, sa curiosité l’emporte, l’animal s’adoucit et peut même accepter les caresses. Si certaines espèces sont solitaires, la plupart sont sociables et vivent en colonies de 40 à 70 individus. D’autres espèces (mangoustes naines ou jaunes) adoptent une organisation sociale très codifiée dans laquelle, par exemple, seul le couple dominant (généralement le plus vieux du groupe) pourra se reproduire.
Régime alimentaire de la mangouste
Les œufs et les serpents sont les mets préférés de la mangouste. Pour se nourrir, elle n’hésite pas à affronter les reptiles, y compris un cobra bien plus grand qu’elle. Sa force repose sur sa rapidité et son agilité. Si elle est mordue, la mangouste réduit son activité et entre dans une phase de léthargie pour combattre les effets du venin. Elle peut ainsi survivre à une dose venimeuse qui serait fatale à de nombreux autres animaux. En dehors des serpents, ce carnivore mange des animaux de toutes sortes : insectes, crabes, lombrics, lézards, rongeurs et charognes.
Reproduction et protection des petits
La mangouste peut se reproduire toute l’année et s’accoupler jusqu’à 4 fois par an pour certaines espèces comme la mangouste rayée. Chez les espèces solitaires, les femelles préparent un nid dans la fente d’un rocher ou le creux d’un arbre. La période de gestation varie de 35 jours (mangouste naine) à 75 jours (mangouste rouge ou d’Afrique). Les femelles donnent naissance à des portées de 2 à 4 petits sourds et aveugles. Chez la mangouste rayée, tout le groupe participe à l’alimentation des petits. Les nouveaux-nés, particulièrement vulnérables, sont souvent la proie de prédateurs malgré la vigilance étroite des adultes.
Conservation de la mangouste
Les félins, hyènes et rapaces sont les principaux prédateurs naturels de la mangouste. La plupart des espèces sont classées en préoccupation mineure par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Malgré le recul de son habitat (déforestation) dans certaines régions du monde ou le changement climatique, la mangouste fait preuve d’une forte capacité d’adaptation, notamment en modifiant son régime alimentaire si ses proies habituelles viennent à manquer. En réalité, l’animal prolifère au point de menacer certains écosystèmes locaux. Le mammifère peut vivre jusqu’à l’âge de 10 ans à l’état sauvage.
