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Vampire Spider: Mythe ou Réalité Mortelle?

Araignée vampire ou Nosferatu, venimeuse et dangereuse ?
Crédit photo : Syrio

L’araignée vampire ou Nosferatu, originaire des régions méridionales, a progressivement étendu son territoire vers le nord pour se retrouver aujourd’hui dans toute la France. Son nom, qui fait référence au personnage effrayant de fiction Nosferatu, peut donner des frissons. Mais est-elle réellement dangereuse ? Pour le découvrir, explorons la vie de la zoropse à pattes épineuses, en examinant sa famille, son régime alimentaire, ses habitudes et son cycle de vie.

Présentation de l’araignée vampire ou Nosferatu

L’araignée vampire (Zoropsis spinimana) ou zoropse à pattes épineuses est une espèce d’araignée aranéomorphe de la super-famille des Lycosoidea et de la famille des Zoropsidae. Elle est également appelée araignée Nosferatu en référence au célèbre personnage d’un film muet allemand de 1922 réalisé par F. W. Murnau et inspiré du roman Dracula de Bram Stoker. Le dessin thoracique de la zoropse à pattes épineuses rappelle le visage de Nosferatu, le vampire aux longues canines pointues. Les mâles de cette espèce mesurent entre 10 et 13 mm et les femelles, plus grandes, peuvent atteindre 19 mm. En comptant les pattes, Zoropsis spinimana peut atteindre jusqu’à 8 cm d’envergure.

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Comment reconnaître l’araignée vampire ?

Comme toutes les araignées, le corps de Nosferatu se divise en deux parties, le céphalothorax et l’abdomen. Le céphalothorax (partie antérieure) présente 6 paires d’appendices spécialisés : 2 chélicères pour envenimer ses proies, 2 pédipalpes pour ressentir et manipuler la nourriture et 4 pattes locomotrices. Enfin, des organes situés à l’arrière de l’abdomen (filières) permettent aux araignées de produire de la soie. Parallèlement, la zoropse possède des spécificités anatomiques facilitant son identification telles que :

  • Une silhouette allongée, ovale et relativement plate ;
  • Un corps tacheté, alternant poils marron et blancs ;
  • Un céphalothorax avec 2 bandes brunes latérales à bords crénelés, entourant une petite tache claire sur l’avant ;
  • Un dessin thoracique fait de poils sombres et clairs et dont l’agencement évoque un crâne (tête de mort ou de vampire) ;
  • Un abdomen portant 3 marques médianes sombres et plus noires sur les bords ;
  • De longues pattes pourvues de rangées épineuses mouchetées ;
  • Des chélicères noirs à pilosité jaunâtre ;
  • Huit yeux répartis en 3 rangées (4-2-2), les yeux centraux et latéraux arrière étant légèrement plus grands que les 4 petits yeux avant.

D’où vient l’araignée Nosferatu ?

L’araignée vampire était à l’origine présente dans la région méditerranéenne et en Afrique du Nord, mais elle vit désormais en Europe de l’ouest, de l’est et centrale. Arrivée en France par le sud, la zoropse à pattes épineuses a progressé vers le nord pour se retrouver aujourd’hui dans toute la France. Son expansion vers des régions plus septentrionales serait liée au réchauffement climatique. De même, l’espèce, qui vivait autrefois dans des milieux sauvages assez ombragés (garrigues, maquis, forêts), fréquente désormais les zones urbaines. Elle s’installe dans les habitations où les températures sont plus douces et où la nourriture abonde. L’araignée Nosferatu est qualifiée d’espèce synanthropique, c’est-à-dire qu’elle s’adapte aux environnements créés ou modifiés par l’activité humaine.

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Que mange la zoropse à pattes épineuses ?

L’araignée vampire se nourrit principalement d’insectes et d’autres petits arthropodes comme des mouches, des moustiques, des papillons, des criquets, des sauterelles et de petites araignées. Cette espèce nocturne et opportuniste ne construit pas de toile, préférant avaler le tout-venant. Elle peut errer jusqu’à trouver de quoi manger ou chasser à l’affût. Elle se tient alors en embuscade dans des endroits discrets et attend que des proies potentielles s’approchent pour se lancer à leur poursuite. Sur la face ventrale de ses pattes se trouvent des poils adhésifs appelés scopules. Ces épines sont particulièrement importantes pour les espèces qui chassent sans toile car elles les aident à courir vite sur des surfaces lisses et verticales. Une fois la capture effectuée, l’araignée plante ses chélicères dans sa proie puis lui inocule un venin pour l’immobiliser. Elle injecte ensuite des enzymes digestives qui décomposent les tissus internes de sa victime et aspire les nutriments liquéfiés.

L’araignée vampire est-elle venimeuse et dangereuse ?

Oui, la zoropse à pattes épineuses est une espèce venimeuse, comme la plupart des araignées. Nous avons vu précédemment qu’elle injecte du venin dans ses proies pour les immobiliser mais cet arachnide ne s’attaque pas aux animaux plus gros que lui. Face à un danger, l’araignée vampire cherche d’abord la fuite. Inoffensive envers l’homme, elle peut mordre par réflexe défensif uniquement, si elle se sent menacée. Ses chélicères sont assez grands pour percer la peau humaine mais la quantité de venin inoculée est infime et n’entraîne pas de conséquence autre qu’une douleur modérée et temporaire. Des symptômes locaux peuvent apparaître tels que rougeurs, démangeaisons et léger gonflement, mais ils disparaissent en quelques jours. Zoropsis spinimana n’est donc pas considérée comme une araignée dangereuse pour les humains et ses morsures sont rarement à l’origine de blessure sérieuse, sauf réactions allergiques.

Araignée vampire : comment se forment les couples ?

Chez la zoropse à pattes épineuses, la compétition entre mâles pour l’accès aux femelles joue un rôle essentiel dans le processus de reproduction. En effet, seuls les plus combattifs d’entre eux peuvent tenter de s’accoupler. Des observations indiquent qu’ils utilisent leurs pédipalpes en forme de gants de boxe pour s’affronter. D’une manière générale, les vainqueurs sont les individus les plus imposants en termes de poids, de longueur du corps et de taille des chélicères. Les mâles victorieux déploient ensuite une série de stratégies visant à démontrer aux femelles leurs qualités de reproducteur. Souvent, ils tapent le sol en émettant des vibrations pour se faire remarquer et accomplissent une parade nuptiale en activant leurs pattes antérieures. D’après une étude, la vitesse du mouvement des pattes serait un atout de séduction apprécié des femelles.

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Comment se reproduit l’araignée Nosferatu ?

La saison de reproduction de Zoropsis spinimana se tient à l’automne. La femelle est capable de stocker les œufs dans une large spermathèque et de porter la progéniture de différents partenaires (un phénomène appelé superovulation ou superfécondation). Quant aux mâles, ils peuvent se reproduire plusieurs fois avec la même femelle pour s’assurer de leur paternité. L’araignée vampire pond des sacs d’œufs dans une grande loge circulaire de soie à l’aspect blanc-bleuté, située sous une pierre ou une écorce. Chaque cocon contient de 20 à 50 œufs qui éclosent au bout d’1 mois et ½ environ. La mère reste dans la loge pour veiller sur le couvain jusqu’à son éclosion. Les jeunes deviennent matures à la fin de l’été. Chez la zoropse à pattes épineuses, les mâles meurent après la copulation et les femelles après l’éclosion (elles vivent jusqu’à 1 an et ½).

Araignée vampire : une espèce envahissante ?

Nous avons vu plus haut que cette espèce synanthropique s’adapte au changement de son environnement, qu’il soit d’origine climatique ou humaine. L’araignée Nosferatu ne voit pas d’un mauvais œil le développement de l’urbanisation et pourrait même agrandir son aire de répartition au regard de ses capacités d’adaptation. Mais ce n’est pas parce qu’un animal connait une importante expansion qu’il est envahissant car le milieu nouvellement colonisé ne se fait pas au détriment d’autres espèces. Au même titre que de nombreuses araignées, la zoropse à pattes épineuses joue un rôle important au sein de l’écosystème. D’abord, en tant que prédatrice carnivore, elle contribue à réguler les populations d’insectes, y compris des organismes potentiellement nuisibles. En tant que proie, elle fait partie intégrante du réseau trophique puisqu’elle nourrit d’autres animaux tels que les oiseaux insectivores (passereaux, mésanges…) et les petits mammifères, comme les souris et les musaraignes.

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