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Où peut-on trouver le Moineau Friquet en Europe et en Asie?

Moineau friquet très présent en Europe et en Asie
Crédit photo : Laitche

Le moineau friquet, moins connu que son cousin le moineau domestique, est un oiseau des champs qui préfère la campagne avec ses bois clairs et ses cultures bordées de haies. Cet oiseau est largement répandu sur le continent eurasiatique, mais sa population en France est en danger.

Identification du moineau friquet

Le moineau friquet (Passer montanus) appartient à l’ordre des passériformes et à la famille des passéridés. Il mesure environ 14 cm pour une envergure de 22 cm et un poids moyen de 23 g. Les parties supérieures de son manteau sont brunes, avec des ailes plus foncées et striées de blanc. Les parties inférieures sont d’un blanc délavé et d’un ton chamois sur les côtés de la poitrine et sur les flancs. Sa tête brun-marron prend une nuance brique sur la calotte et la nuque. La joue blanche présente une tache sombre bien visible. L’œil à iris brun se fond dans une zone noire incluant les lores. Le bec et l’étroite bavette sont également noirs. Contrairement au moineau domestique qui présente un dimorphisme sexuel prononcé, mâle et femelle de cette espèce arborent un plumage identique.

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Habitat du moineau friquet

Le moineau friquet est largement réparti dans le monde à travers 9 sous-espèces. Il se reproduit sur l’ensemble du continent eurasiatique, de l’Atlantique au Pacifique. Au nord de l’aire, il atteint la Sibérie tandis qu’au sud, il effleure l’Afrique (extrême nord-est de la Tunisie). À l’est, sa zone de distribution s’étend jusqu’en Indonésie, en passant par la Chine. En Europe de l’Ouest, sa population accuse un net déclin depuis la fin des années 1970. À savoir que le moineau friquet a été introduit aux États-Unis et en Australie.

Mode de vie du moineau friquet

Moins citadin que le moineau domestique, Passer montanus privilégie les bois clairs et les zones agricoles arborées de la campagne. Le milieu rural lui plaît car ponctué de jardins, de rangées de vieux fruitiers et d’arbres divers, mais aussi de champs bordés de haies. Le moineau friquet peut occuper les rives de plans d’eau à condition d’y trouver un boisement pour nidifier. De même, il peut fréquenter les milieux steppiques, voire semi-désertiques, si une petite zone arborée lui permet de nicher.

Alimentation du moineau friquet

Une grande partie de l’année, le moineau friquet adopte un régime granivore dominé par des graminées sauvages mais il ne dédaigne pas les graines cultivées, y compris de céréales. On l’observe alors dans les champs récoltés, aux côtés des fringilles et des bruants. En période de reproduction, les adultes et leurs poussins se nourrissent de proies animales : insectes (pucerons, coccinelles) et araignées. Le moineau friquet peut venir aux mangeoires l’hiver.

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Nidification du moineau friquet

La saison de reproduction s’étend de début avril à la mi-septembre. L’espèce cavernicole niche de préférence dans des cavités de vieux arbres (fruitiers dans les vergers, saules ou peupliers dans les milieux humides). À défaut, le moineau friquet occupe des fissures de falaises, des bâtisses abandonnées ou des structures métalliques creuses (poteaux électriques). Le passereau est aussi connu pour s’approprier les soubassements de gros nids d’autres espèces d’oiseaux (cigognes blanches, hérons cendrés, rapaces diurnes, hirondelles de fenêtre).

Reproduction du moineau friquet

Pour séduire une femelle, le mâle se place au bord d’une cavité, parade et chante. Si une candidate entre dans le trou sans se faire chasser, le couple peut alors se constituer. Les deux partenaires s’unissent à vie et restent fidèles à leur site de reproduction d’une année sur l’autre. Une fois appariés, ils passent l’essentiel de leur temps ensemble, que ce soit pour se nourrir, se toiletter ou se reposer l’un contre l’autre. C’est ensemble aussi qu’ils fabriquent un nid ovoïde ou en forme de dôme, à l’aide de végétaux (tiges, feuilles, radicelles), de plumes et de crins.

Élevage des oisillons

La femelle pond 5 ou 6 œufs blancs qu’elle incube en alternance avec le mâle pendant 11 à 14 jours. Les poussins sont ensuite protégés jusqu’à l’âge de 8 jours et nourris par les 2 parents. Ils quittent le nid entre 15 et 20 jours, mais sont encore alimentés par le couple une douzaine de jours supplémentaires. La moitié des couples réalisent 2 couvées pendant la saison, un quart en accomplissent une troisième, et plus rarement une quatrième. Les jeunes émancipés restent 2 à 6 semaines à proximité de leur lieu de naissance, puis rejoignent d’autres bandes pour trouver leur propre site d’alimentation. Notons que la productivité élevée du moineau friquet est freinée par une importante mortalité des juvéniles (un peu plus de 10% d’entre eux seulement atteignent leur premier anniversaire). L’espérance de vie du moineau friquet est de 4 ans.

Le moineau friquet est-il une espèce menacée ?

Bénéficiant d’une aire de répartition très vaste, le moineau friquet n’est pas menacé à l’échelle globale. On constate même une expansion de sa distribution au nord (Scandinavie par exemple), ainsi qu’au sud (Asie du Sud-Est), si bien que le passereau est classé en catégorie « préoccupation mineure » sur la liste rouge mondiale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En Europe toutefois, sa population connaît un fort déclin depuis la seconde moitié du XXe siècle. Les résultats du Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) mené par le programme Vigie-Nature, montrent une baisse de 60% de ses effectifs ces 10 dernières années en France (- 97% au Royaume-Uni). Dans ce contexte, le moineau friquet figure sous le statut « en danger » sur la liste rouge nationale de l’UICN. Parmi les hypothèses expliquant l’effondrement de ses populations :

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  • Les politiques d’aménagement des paysages agricoles ont généré une pénurie de cavités habituellement utilisées pour sa nidification (disparition des haies due au remembrement des parcelles, élimination des arbres morts, diminution des vergers traditionnels et vieux arbres, rénovation des bâtiments…) ;
  • L’utilisation de produits phytosanitaires (insecticides et herbicides) affecte les ressources alimentaires du moineau friquet (insectes, graines, adventices) en particulier lors de la période de reproduction ;
  • Les poteaux métalliques creux (lignes téléphoniques ou téléphoniques) représentent des pièges mortels pour les oiseaux (les équipements qui sortent d’usine aujourd’hui sont obturés).

Disparition du moineau friquet en Chine

Entre 1958 et 1962, lors du Grand Bond en avant, une politique menée par Mao Zedong pour sortir la Chine de la crise économique, le moineau friquet était une cible de la campagne des quatre nuisibles (avec le rat, le moustique et la mouche). Dans le cadre de cette initiative d’hygiène à grand échelle, l’espèce a été exterminée car considérée comme un fléau agricole (elle mangeait les graines de céréales, notamment de riz). Tous les habitants du pays, y compris les enfants, étaient encouragés à détruire ces animaux en employant toutes sortes de méthodes radicales. Au terme de cette cruelle campagne, plus aucun oiseau ne survolait le ciel chinois. Faute de prédateurs, les insectes (en particulier les criquets) ont commencé à pulluler et à détruire les récoltes. Le président de la république populaire de Chine fut alors contraint d’importer des centaines de milliers de moineaux pour repeupler son territoire.

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