Le requin-bouledogue, avec son corps robuste et son museau court, rappelle la morphologie des chiens bouledogues. Ce poisson des mers chaudes a la capacité de s’adapter à toutes les eaux, douces et salines, ce qui lui permet de s’approcher des zones peuplées, comme les rivières et les fleuves. Il est responsable de la majorité des attaques mortelles sur l’homme, ce qui en fait un prédateur redoutable, plus agressif encore que le grand requin blanc.
Identification du requin-bouledogue
Le requin-bouledogue (Carcharhinus leucas), également connu sous le nom de requin du Zambèze, est un poisson cartilagineux de la famille des carcharhinidés. Les femelles de cette espèce deviennent plus grosses que les mâles, mesurant entre 1,80 et 2,5 m de long et pesant plus de 100 kilos, tandis que les mâles mesurent de 1,5 à un peu plus de 2,2 m pour un poids moyen de 95 kilos. Le record est un spécimen observé dans une rivière d’Afrique du Sud, mesurant 4 m de long pour 316 kg.
Reconnaissance du requin-bouledogue
Ce grand poisson a un corps trapu et massif, avec de larges nageoires pectorales. Sa peau est recouverte d’écailles placoïdes (en forme de dents), caractéristiques des espèces élasmobranches (des poissons cartilagineux sans réelles arêtes dont font également partie les raies). Ces denticules dermiques, rugueuses au toucher, leur assurent une protection contre les chocs et favorisent la nage. Le corps du requin-bouledogue est de couleur gris clair à brun-olive et devient blanc sur la partie ventrale.
Habitat du requin-bouledogue
Ce requin côtière et semi-pélagique se trouve dans le monde entier, partout où il y a des eaux chaudes, peu profondes (entre la surface et 150m de profondeur maximum), en Atlantique et dans tout l’Indo-Pacifique. Il est également observé à des centaines, voire des milliers de kilomètres de l’océan, dans l’eau douce, fréquentant des fleuves tels que l’Amazone, le Mississippi, le Brisbane, le Tigre et le Gange, ainsi que divers lacs, notamment au Nicaragua et en Louisiane.
Adaptation du requin-bouledogue à l’eau douce
Le requin-bouledogue fréquente les eaux douces une partie de l’année, pendant la reproduction. Il peut supporter les fortes variations de salinité grâce à ses reins et son foie, capables de réguler l’absorption du sel. De plus, des glandes spécifiques, placées au niveau de la queue, contribuent à retenir le sel. Le requin-bouledogue compte ainsi parmi les quelques poissons à pouvoir s’acclimater aux eaux hyposalines et hypersalines.
Alimentation du requin-bouledogue
Le requin-bouledogue a la morsure la plus puissante de tous les requins par rapport à sa taille, avec 600kg/cm2 (5900 newtons). Ce chasseur redoutable, doté d’une ouïe et d’un odorat très développés, avale tout ce qui croise son chemin : une large variété de poissons, des tortues marines, des oiseaux, des crustacés, des céphalopodes, des gastéropodes, des cétacés et d’autres requins. Des corps morts et même des détritus peuvent s’afficher à son menu.
Dangerosité du requin-bouledogue pour l’homme
Le requin-bouledogue est capable de passer facilement de la mer à l’eau douce et fréquente donc des zones peuplées, ce qui augmente le risque de rencontrer l’homme. Avec le grand requin blanc et le requin-tigre, il fait partie des 3 espèces de squales les plus dangereuses au monde. Ses assauts sont d’une rare violence, car une fois sa proie capturée, il la déchiquète en l’agitant dans tous les sens sans la lâcher. Le requin-bouledogue est responsable de nombreux accidents aux conséquences graves, voire mortelles.
Reproduction du requin-bouledogue
La saison des amours s’étend du printemps à l’été. Le requin-bouledogue est une espèce vivipare, c’est-à-dire que son embryon se développe directement dans l’organisme de sa mère. Au terme des 10 à 11 mois de gestation, la femelle se déplace vers les estuaires ou les zones d’eau douce pour donner naissance à une portée de 6 à 8 individus (jusqu’à 13). Les petits naissent entièrement formés, mesurent de 55 à 80 cm et sont déjà euryhalins, c’est-à-dire capables de supporter de grandes variations de salinité de l’eau. Le requin bouledogue atteint sa maturité sexuelle vers l’âge de 6 ans, lorsqu’il mesure en moyenne 1,90 m.
Menaces sur le requin-bouledogue
Le requin-bouledogue est inscrit en catégorie « quasi-menacé » sur la liste rouge des espèces menacées établie par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Des études récentes démontrent que ses populations affichaient une nette régression, comme pour beaucoup de squales. Victime de la pêche, le requin-bouledogue est chassé pour sa chair, son cuir, son foie et ses ailerons. Les prises accidentelles représentent aussi une menace importante dans certaines régions de la planète. En raison de son aptitude à fréquenter les zones d’eau douce, le poisson est impacté par l’activité humaine, tel que la dégradation de son habitat. Le déclin de ses effectifs est renforcé par une maturité sexuelle tardive et un faible taux de reproduction. La durée de vie du requin bouledogue est de 15 à 20 ans à l’état sauvage.
