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Quel est le bovin aux cornes gigantesques nommé Watusi ?

Watusi, bovin domestique aux énormes cornes !
Crédit : Le Mag des Animaux

Le watusi, cousin africain de notre vache domestique européenne, est remarquable par ses cornes immenses, qui peuvent dépasser les 2m d’envergure. Considéré comme le bétail des rois par de nombreuses tribus d’Afrique de l’Est, le bovidé symbolise richesse et pouvoir. On l’offre en cadeau de mariage ou on l’échange pour résoudre un conflit entre villages. Faisons la connaissance avec le watusi, un animal parfaitement adapté aux régions en proie à la sécheresse.

Identification du watusi

Le watusi (Bos taurus primigenius) est un bovin domestique originaire d’Afrique centrale et de l’Est où il est considéré comme un animal sacré, symbole de prestige social. Il appartient à l’ordre des artiodactyles et à la famille des bovidés. Aussi appelé ankole-watusi, son nom vient de « watutsi », le pluriel swahili du mot tutsi (éleveurs de bétail). Son ancêtre l’aurochs (Bos primigenius) portait déjà de longues cornes, comme en témoignent plusieurs œuvres de l’art rupestre (celles des grottes de Lascaux, par exemple). L’aurochs, bovidé sauvage apparu en Inde il y a environ 2 millions d’années, s’est ensuite répandu à travers l’Eurasie. Il a parallèlement divergé en 3 sous-espèces.

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Habitat du watusi

Le watusi vit dans les savanes et steppes d’Afrique centrale et de l’Est, plus particulièrement dans la région des Grands Lacs. Les pays où son élevage est le plus répandu sont l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la République démocratique du Congo et la Tanzanie. Ces bovins ont également été importés dans d’autres parties du monde (Amérique du Nord, Europe, Australie…), où ils font sensation dans les structures touristiques. En France, on peut l’admirer dans plusieurs zoos comme celui de Thoiry (78), de Maubeuge (59), de la Boissière du Doré (44), le Safari de Peaugres (07) ou encore, la Réserve africaine de Sigean (60). La présence du watusi en dehors de l’Afrique reste toutefois très marginale.

Apparence du watusi

Le watusi mesure environ 1,70m au garrot et pèse de 500kg à 1 tonne. L’animal présente une morphologie robuste et musclée, une tête allongée avec des oreilles de taille moyenne et un museau généralement large. Le dimorphisme sexuel est assez prononcé : les mâles sont plus gros, leurs cornes plus grandes et ils possèdent une bosse (réserve de graisse) au niveau des épaules. Le pelage court et lisse du watusi revêt un ton roux, souvent accompagné de taches blanches plus ou moins importantes. On rencontre aussi des individus avec une robe noire, parsemée de taches blanches (pie).

Les cornes du watusi

Le premier signe distinctif du watusi repose sur ses énormes cornes qui peuvent atteindre 2,40m d’envergure et peser environ 15kg. Comme celles de tous les bovins, elles se composent de kératine, une protéine fibreuse présente dans les tissus cornés des animaux, y compris les sabots et les ongles. Les cornes de ce bovin sont en forme de lyre, se courbant vers l’extérieur puis remontant vers le haut. Heureusement pour le watusi, l’intérieur est partiellement creux, sans quoi il ne pourrait pas soutenir le poids de sa tête. La taille imposante de ses cornes permet au mammifère de réguler sa température corporelle en évacuant la chaleur mais également de se défendre contre les prédateurs. Elles sont fièrement exhibées dans des expositions et concours bovins, faisant du watusi une race particulièrement prisée pour sa beauté et son apparence impressionnante.

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Élevage du watusi

Le watusi est doté d’un tempérament docile et très sociable qui facilite son élevage. Même s’il ne fournit pas énormément de lait, sa production permet de fabriquer des fromages tandis que sa viande est parfois consommée lors de cérémonies. Ses bouses sont séchées pour ensuite constituer les murs des maisons ou servir de combustible. Sa peau est transformée en cuir pour confectionner des habits, des tapis et du linge de lit. Par endroit, son urine est utilisée pour désinfecter des ustensiles de cuisine. Le watusi est également employé comme bête de somme lors de travaux agricoles. L’animal est apprécié par les populations locales car en plus d’être résistant à la chaleur et à différentes maladies, il s’adapte à la mauvaise qualité de fourrage et au manque d’eau provoqués par la sécheresse.

Symbolisme du watusi

En plus de son intérêt économique, le watusi présente une forte symbolique auprès de certaines tribus africaines. L’animal étant à la fois sacré et utile, posséder un troupeau est signe de puissance et de richesse pour une famille. Le statut d’un individu dépend en effet de l’importance et de la beauté de son bétail. Lorsque le cheptel est la propriété d’un village, des échanges de têtes peuvent sceller la signature de traités d’alliance, pour renforcer l’amitié et résoudre les conflits. Il n’est pas rare que des watusis soient offerts en guise de dot lors d’un mariage. Hors contexte cérémoniel, sa viande n’est pas consommée et l’animal n’est pas tué. Toutefois, une légère entaille peut être réalisée sur la cuisse de l’animal afin de prélever son sang et de le boire chaud, afin de gagner en force et en vigueur, comme le veut la tradition.

Alimentation du watusi

Le watusi suit un régime alimentaire herbivore. En tant que ruminant, il ingère rapidement une grande quantité de végétaux qu’il stocke dans son rumen (le premier estomac des bovins situé dans l’abdomen). L’animal régurgite ensuite une partie du contenu sous forme de bol alimentaire qu’il mâche et ingère de nouveau. Cette espèce grégaire qui vit en grands troupeaux tend à surpâturer, au détriment d’autres animaux végétariens comme les antilopes, les zèbres ou les gnous. Comme indiqué plus haut, le watusi se distingue par ses capacités d’adaptation aux régions arides et peut survivre lorsque la nourriture est maigre et l’eau rare.

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Reproduction du watusi

Le cycle œstral des femelles se répète généralement tous les 21 jours. Les mâles détectent le moment où les vaches sont en chaleur grâce à des signaux chimiques et comportementaux. Contrairement à d’autres mammifères, le rut ne donne pas lieu à de vifs combats entre rivaux pour obtenir le droit de s’accoupler. Après la fécondation, la femelle entame une gestation de 9 à 10 mois durant laquelle le fœtus se développe dans son utérus. La plupart du temps, la portée ne comporte qu’un seul veau qui pèse entre 14 et 23 kg à la naissance. Au sein du troupeau, une tante (vache gardienne) est chargée de surveiller et de protéger les petits toute la journée. La nuit, les jeunes dorment au centre de la harde, encerclés par les adultes qui n’hésitent pas à utiliser leurs cornes pour les défendre contre des prédateurs. Le sevrage intervient au bout de 6 mois et la maturité sexuelle est atteinte vers l’âge de 2 ans. L’espérance de vie du watusi est d’environ 25 ans.

Conservation du watusi

D’une manière générale, les animaux domestiques ne sont pas menacés de disparition car protégés par l’homme. Toutefois, le watusi a besoin de vastes espaces et l’accroissement de la population – entre autres facteurs – entraîne la réduction des pâturages disponibles (source de conflit dans les villages). Les petits exploitants peuvent ainsi rencontrer des difficultés à nourrir leur bétail et abandonne l’élevage de cette race au profit d’autres qui sont moins gourmandes et produisent plus de lait. Or, ces bêtes ne sont pas plus rentables car, moins résistantes à la sécheresse et aux maladies, elles obligent les éleveurs à recourir à de coûteux traitements antibiotiques et antiparasitaires. Ne sachant que faire, de nombreux fermiers se tournent désormais vers l’agriculture. Si cette tendance se poursuivait, elle pourrait conduire à l’extinction de la race autochtone et des traditions qui l’accompagnent, telle est en tout cas, la crainte de certaines tribus est-africaines.

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